En l’emportant très largement au soir du second tour des élections régionales dimanche 27 juin, Laurent Wauquiez est assuré de disposer d’une majorité confortée au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Et face à lui, il aura une opposition moins puissante et remaniée.
En comptant ses voix au soir du second tour des élections régionales le dimanche 27 juin 2021, Laurent Wauquiez, le président sortant et réélu du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a de quoi être satisfait. En progressant encore par rapport au résultat de décembre 2015 et atteignant 55,17 %, il augmente le nombre de sièges qui seront attribués à sa liste. Car la loi électorale accorde à la liste arrivée en tête un quart des sièges, puis le restant est attribué à la proportionnelle aux listes ayant recueilli au moins 5% des suffrages exprimés au second tour. Mais pour connaitre le nom de chacun des conseiller élus, le calcul est un peu plus compliqué puisqu’on tient compte des résultats dans chaque département.
Cependant cette arithmétique politique indique que la liste conduite par Laurent Wauquiez disposera d’une très large et plus forte majorité parmi les 204 conseillers régionaux passant de 85 (ou 109 en additionnant les Républicains, divers droite et société civile et les élus Démocrates) à 136.
Les écologistes en première ligne
Si la liste d’union de la gauche ayant rallié les écologistes, les socialistes et la liste PCF-LFI avec 51 élus comptera un nombre quasi stable de sièges (les 4 groupes à gauche de l’hémicycle régional comptaient 50 représentants dans la précédente mandature), ce n’est plus le groupe Socialiste et Démocrate qui dominera à gauche. C’est la conséquence du décompte des voix au soir du premier tour qui avait mis la liste de Fabienne Grébert en deuxième position avec 14,47% des voix devant celle de Najat Vallaud-Belkacem (quatrième avec 11,42%). Le difficile exercice de la fusion des listes impose de composer et répartir les places éligibles, cela se fait au bénéfice de la liste la plus forte qui peut « placer » plus de candidats en situation favorable.
C’est donc désormais à Fabienne Grébert qu’il appartient d’incarner la figure de l’opposition régionale. Peu après l’annonce des résultats dimanche soir elle a ainsi affirmé sa volonté "de porter haut et fort les idéaux de l’écologie... L'écologie a démontré sa capacité à fédérer, à rassembler, à s'imposer comme la première force alternative à la droite extrême et à l'extrême droite, et nous sommes aussi la seule force à être capable de faire reculer le Rassemblement national".
Mais ses alliés socialistes, et Najat Vallaud-Belkacem accepteront-ils de lui laisser la totalité de ce rôle, l’ancienne ministre qui avait siégé à la région comme vice-présidente aux côtés de Jean-Jack Queyranne de 2004 à 2008 connait les rouages de la politique et pourrait vouloir pour relancer un groupe qui s’est montré moins percutant ces dernières années.
Une opposition affaiblie à droite
A la droite de l’assemblée régionale, le Rassemblement National ne retrouvera pas ses 31 conseillers régionaux et il doit désormais se contenter de 17 représentants, traduisant le recul enregistré en Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour Andréa Kotarac qui a conduit la campagne du Rassemblement National le changement sera total : avant de démissionner en juin 2019 il siégeait à gauche, au sein du groupe "Rassemblement Citoyens, Ecologistes et Solidaires". Désormais il devra s’installer dans les rangs du Rassemblement National et s’imposer à la tête de son nouveau groupe.