Après Benoît Hamon hier, ce vendredi 30 septembre, les ex-salariés d'Ecopla ont reçu sur leur site l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande, Emmanuel Macron. Leur dernière rencontre mi-septembre avait été plutôt tendue, mais s'était soldée par un mea-culpa du leader d'"En Marche".
"Macron, si tu savais, tes beaux discours, tes beaux discours... Macron, si tu savais, tes beaux discours, où on se les met ! » Il y a deux semaines, les ex-salariés d'Ecopla n'étaient pas tellement d'humeur à recevoir Emmanuel Macron à Saint-Vincent-de-Mercuze.
Montés à Paris pour rencontrer l'ancien ministre de l'Économie, les ex-salariés l'ont interpellé, car selon eux, il est responsable de la situation d'Ecopla: "vous auriez pu sauver l'entreprise!"
En réponse, Emmanuel Macron a alors fait son mea-culpa: "ne pas avoir vu que le sujet pouvait basculer aussi vite en liquidation, ça, c'est mon erreur. Ma responsabilité, c'est d'aller jusqu'au bout", sans donner plus de précisions.
Ces précisions, le leader du mouvement "En Marche" les a données aux ex-salariés d'Ecopla ce vendredi après-midi. Ils lui ont exposé leur projet de reprise en Société coopérative, comme ils l'ont fait hier avec Benoît Hamon et le feront la semaine prochaine avec Cécile Duflot.
Le but des ex-salariés d'Ecopla est d'obtenir le plus de soutien possible des hommes et femmes politiques nationaux avant l'audience en cours d'appel, à Grenoble, du 5 octobre prochain. À l'issue du jugement, ils sauront s'ils peuvent monter leur SCOP ou non.
Emmanuel Macron a exprimé son "profond regret de ne pas avoir vu la rapidité de la dégradation de la situation et de ne pas avoir pu empêcher le passage en liquidation immédiat." L'ancien ministre de François Hollande a dit "regarder ses responsabilités en face" avant de déplorer: "qu'une fois que la liquidation a été prononcée, il n'y ait plus de possibilités de par la loi, de forcer une reprise, car les actionnaires ont déjà perdu la main et qu'il en revient donc au tribunal de trancher." Selon lui, "les tribunaux rendent leurs décisions ou jugements dans l'intérêt des créanciers la plupart du temps" et ce serait pour lui "le grand défaut du droit français."
Interview par Marie Michellier et Vincent Habran