L'abattage d'un ours en Ariège il y a quelques jours a attisé la colère des défenseurs des animaux. A cette occasion, la fondation Droit, animal, éthique et science plaide la cause du loup et affirme que la majorité des Français sont opposés à sa destruction.
L'abbattage d'un ours en Ariège le 9 juin dernier a provoqué la colère des défenseurs des animaux mais également ravivé les tensions entre ces derniers et le monde de l'élevage. A cette occasion, la fondation Droit Animal Ethique & Sciences rappelle que, d'après une étude réalisée par l'entreprise SavantaComRes*, 84 % des Français sont pour une protection stricte des loups et 85% souhaitent que le gouvernement et l’Union européenne financent des équipements de protection pour permettre aux éleveurs de protéger leurs animaux d’élevage. En s'appuyant sur ce sondage, La Fondation Brigitte Bardot et La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA) demandent au gouvernement français "d’écouter la voix de ses compatriotes et de respecter la stricte protection de cette espèce."
La destruction des loups est fixée par année civile à 17 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement. Pour l'année 2020, cela représente 90 individus et 16 ont déjà été tués depuis le mois de janvier. L'année dernière, le Préfet d'Auvergne-Rhône Alpes avait relevé le plafond à 100, provoquant l'indignation des organisations de défense des animaux.
84 % pensent que les loups font partie de notre environnement naturel
La majorité des Français interrogés dans le cadre de l'étude déclarent que l'abattage des loups est rarement ou jamais acceptable, que ce soit lors d’attaques sur des animaux d'élevage (57 %), ou pour contrôler la taille de leur population (55 %). D'autre part, 92 % estiment que les loups ont le droit d'exister dans la nature et 85 % pensent que les loups font partie de notre environnement naturel au même titre que les renards, les cerfs ou les lièvres.
"Des mesures de protection des animaux d’élevage contre les grands prédateurs existent et elles sont efficaces si elles sont utilisées correctement et conjointement", assure la Fondation. Un constat partagé par la majorité des personnes interrogées : 82 % estiment que les humains doivent trouver un moyen de cohabiter avec les loups et les trois quarts (74 %) sont d'accord pour dire que les agriculteurs et les personnes vivant dans les zones rurales devraient coexister avec les loups et autres animaux sauvages sans leur faire de mal.
33 % pensent que le loup représente un risque pour l'homme
A contrario, 33 % pensent des Français pensent que les loups représentent un risque pour l'homme et 59 % disent qu'ils ne sauraient pas comment se comporter s'ils rencontraient un loup. La fondation Droit Animal Ethique & Sciences fait un parallèle entre ces deux chiffres : "Il y a donc une nécessité criante à éduquer les citoyens sur la manière de vivre aux côtés des loups, lesquels ont disparu de notre territoire au début du XXe siècle pour réapparaître naturellement dans les Alpes dans les années 1990."
*étude réalisée en février 2020 dans six états membres de l'Union européenne (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne et Finlande) à la demande d’Eurogroup for Animals.