Les pompiers de la caserne Corneille qui sont intervenus sur l'explosion du Cours Lafayette ont témoigné aujourd'hui devant la cour d' Appel. Le directeur des services d'incendie du Rhône a mis en cause GRDF qui n'a pas procédé à la coupure du gaz aussitôt l'alerte donnée.
Sans doute une étape capitale dans la compréhension de la catastrophe, aujourd'hui, à la cour d'appel de Lyon. Les pompiers appelés sur une fuite de gaz le 28 février 2008 cours Lafayette livrent un témoignage accablant sur l'enchaînement des faits ce jour-là.
Quand ils arrivent sur les lieux, la panique est générale. Il flotte une très forte odeur de gaz dans le quartier et le chef d'équipage décrit une intervention exceptionnelle. Des automobilistes fuient leur voiture, les enfants dans les bras. La fuite de gaz était donc non seulement palpable mais elle s'entendait aussi très fort .Elle était donc facilement repérable. Alors pourquoi le gaz n'a-t-il pas été coupé à temps en amont de la canalisation arrachée ?
Les services de GRDF arrivent très vite mais pour une raison qui reste à établir, le gaz n'est pas coupé immédiatement. C'est pourtant aux agents de GRDF d'intervenir en pareil cas. Pendant ce temps, les pompiers poursuivent leur travail de sécurisation en faisant évacuer les immeubles alentour. C'est alors qu'une violente explosion se produit au 117 du Cours Lafayette, provoquant l'effondrement d'une dalle de béton. Le sergent chef Abbes, âgé de 35 ans et père de deux enfants, périra sous les décombres.
Serge Delaigue, directeur des services incendie du Rhône, enfonce le clou en évoquant une scène "surréaliste". Il affirme que le gaz continuait à fuir pendant les opérations de secours. La question d'une intervention de GRDF avec le protocole approprié est dès lors posée.