Depuis le 14 avril et jusqu’au 30 juillet 2016 est organisée, au couvent Sainte-Cécile de Grenoble, l’exposition "L’art du canard". L’occasion d’un voyage décalé à travers l’histoire de l’art.
Canard est roi ! Sous la coupole du couvent Sainte-Cécile à Grenoble, il s’affiche partout, est de toutes les époques. De tous les tableaux. De toutes les œuvres.
Vous connaissiez sans doute la théorie de l’évolution de Darwin. Eh bien vous découvrirez celle de nos compères palmipèdes ! Des canards fossilisés qui semble vieux de plusieurs millénaires aux canards comme libérés par les glaciers, on se croirait parfois dans un muséum d’histoire naturelle, à leur unique gloire.
Et puis, à quelques pas de là, c’est encore lui, toujours lui, que l’on retrouve dissimulé dans une reproduction canardesque des Coquelicots de Monnet, dans une silhouette au bord de la barque de l’Impression au soleil levant du même Monnet, incrusté, un peu moins discrètement cette fois, à la place du visage de La Joconde de Leonard de Vinci ou sans aucun gêne en une sorte de canard de Vitruve.
Derrière le canard, de Vinci
Mais que viennent donc faire tous ces canards ici ? Que vient faire ce bec à la place du nez de François Ier dans cette reprise pour le moins loufoque du portrait de Fouquet ? "François Ier avait un grand nez. Un très très grand nez. C’est la raison pour laquelle nous avons pensé à lui donner un si long bec", sourit Ommo Wille, du collectif allemand Inter-Duck, qui a pensé cette exposition.Car au-delà de la fantaisie, c’est surtout un voyage original et décalé à travers l’histoire de l’art que propose ces artistes. Une manière aussi de sensibiliser les jeunes à ces œuvres qui ne leur sont pas toujours très familières. Ces jeunes qui ont, d’après Volker Schönwart, une "manière différente d’appréhender l’image". Car certes, il y a le canard et son aspect drolatique, mais aussi et toujours, une œuvre et un artiste à découvrir. Derrière le canard, de Vinci.
Reportage d'Isabelle Guyader, Yves-Marie Glo et Sophie Villatte