Après 20 ans de scène, Fabrice Eboué, humoriste, se lâche et n’a « Plus rien à perdre », c’est le nom de son nouveau spectacle. Après un passage à Clermont-Ferrand pour nous parler de son troisième opus, vendredi 29 mars, il sera au théâtre du Puy-en-Velay le soir même.
Décontracté, la casquette vissée sur la tête et les cheveux ébouriffés, Fabrice Eboué nous parle de son nouveau spectacle sans aucun détour. En même temps, il n’a « Plus rien à perdre » ! Ça tombe bien, c’est le nom de son nouveau spectacle, le troisième opus, après « Faites entrer Fabrice Eboué » (2010) et « Fabrice Eboué, levez-vous » (2013).
Justement, vendredi 29 mars, il sera au théâtre du Puy-en-Velay. Le spectacle affiche complet depuis un an. Le 9 mai, il sera à la maison de la culture de Clermont-Ferrand, où il reste encore quelques places.
Comme à son habitude, il a prévu de se lâcher. Religions, Veganisme, complotistes et lui-même : tout le monde sera servi.
Question : Parlez-nous de ce troisième spectacle « Plus rien à perdre », est-ce qu’il y a un lien avec les deux premiers ?
Fabrice Eboué : Je me raconte beaucoup dans mes spectacles donc là « Plus rien à perdre », ça fait 20 ans que je monte sur scène, je voulais me faire plaisir. Je suis en liberté totale, en roue libre, je vais assez loin dans ce spectacle. Donc si vous avez aimé le côté trash dans les deux premiers, là, on monte encore d’un cran dans celui-ci.
Question : On ne pensait pas que ce serait possible, mais vous avez prévu de vous lâcher, c’est ça ?
Fabrice Eboué : Là c’est vraiment pour les personnes qui aiment rire de tout et de tous les sujets de société du moment. Mais il n’y a pas de limites, c’est ce que j’aime, je ne me travestis pas sur scène, je ne fais pas semblant. Avec mes potes, on rit de tout. Et là, c’est le cas, c’est un humour qui va jusqu’au bout.
Question : Est-ce qu’il y a des thèmes spécifiques que vous allez aborder dans le spectacle ?
Fabrice Eboué : J’essaye d’avoir des spectacles où tout le monde en prend pour son grade. Je ne me focalise pas sur une communauté ou sur tels types de gens. Il y a un éventail de sujets qui fait que tout le monde peut se sentir viser à un moment dans le spectacle. C’est pour ça que c’est un spectacle pour rire de tout et rire tous ensemble.
Question : J’ai cru comprendre qu’il y aurait quelques sketchs sur les vegan, je me trompe ?
Fabrice Eboué : J’ai effectivement tout un sketch qui est dédié aux vegan. C’est un sujet où on a eu plein de débats sans grand intérêt. Je me doute bien qu’entre des vegan et des bouchers, ça se frite à chaque fois. Mais moi ce qui m’intéresse aussi, c’est l’aspect philosophique de la chose. Alors je ne le suis pas du tout. Ca parle de beaucoup de choses le véganisme : dans quelle société on va évoluer, ça parle de surconsommation, ça parle de notre rapport à l’animal aussi… C’est un sujet qui est intéressant quand même. Et ça parle de la force des communautés aujourd’hui, il n’y a pas tant de vegan que ça, mais on en parle énormément grâce aussi aux réseaux sociaux.
Question : Il ne sera que question de thèmes de société ?
Fabrice Eboué : Il faut traiter des sujets de société mais aussi de choses un peu plus légères. Il y a des sketchs qui sont un peu inédits : il y a un sketch sur le complotisme, sur les attaques de requins à la Réunion. Il se trouve que mon frère est gynécologue, comme la plupart des gens de ma famille d’ailleurs, à la Réunion, donc j’y vais très souvent. Le requin, là-bas, c’est un vrai débat. J’ai fait tout un sketch là-dessus.
Il y a aussi un sketch sur mon enfant, sur le fait que je l’ai eu avec une femme d’origine marocaine musulmane. Je reviens sur la période de 2015 avec tous les gros attentats et sur le fait qu’on devenait tous un peu parano, moi le premier avec ma propre femme. Il y a plein de sujets totalement différents, de sujets qui me parlent. Je parle de la mère de mon gosse, de ma famille, de mon enfance aussi, en gros des anecdotes de ma propre vie.
"J'ai l'impression de me libérer totalement"
Question : Pourquoi vous décrivez votre spectacle comme 1 h 30 de colère saine et jubilatoire ?
Fabrice Eboué : Ce qui m’inspire, c’est ce qui peut soit me mettre en colère soit en tout cas ce qui me fait réagir. Un humoriste qui réagit, alors il réagit avec autodérision, mais il réagit quand même. Moi, les sujets qui me laissent de marbre, je vais rarement vous en faire des vannes. Il faut que ça me fasse réagir un minimum, il faut que ça provoque quelque chose en moi, sinon ça n’a aucun intérêt. C’est pour ça que je parle de colère. D’ailleurs, je finis le spectacle avec une grande colère. Je parlais d’un sketch sur les complotistes et là, je mets le paquet.
Fabrice Eboué : Oui et puis les gens l’ont vu avec le spectacle précédent avec un sketch du petit branleur où je m’acharnais sur la génération des 16-20 ans et les gens aimaient ça. Donc, maintenant, j’aime me mettre en colère, j’ai l’impression de me libérer totalement.
Dates des spectacles en Auvergne-Rhône-Alpes
29 mars : Le Puy-en-velay - Théâtre9 mai : Clermont-Ferrand - Maison de la culture
20 décembre : Lyon - Bourse du travail