Il y a encore quelques semaines c'était une piste forestière où s'aventuraient les locaux, les pêcheurs et les randonneurs. Fin octobre, comme prévu, la piste deviendra "petite route" et répondra ainsi à l'urgence du moment, passer de l'Isère aux Hautes-Alpes en évitant le tunnel du Chambon fermé.
Chambon: chantier de la route bis
5 millions ont été débloqués, et, procédure d'urgence oblige, le Conseil départemental n'a pas eu à dégainer d'appel d'offres. Parmi les entreprises dépêchées sur place, on compte Hydrokarst, des "pros" des travaux complexes. Car il a fallu élargir la piste, elle est aujourd'hui trois fois plus large. Pour les bas-côtés, il a aussi fallu "rentrer dans les talus rocheux et les stabiliser", comme l'explique Jean-Michel Paulik, directeur des travaux. Sans oublier un éperon rocheux sévèrement grignoté depuis un minage. Tout cela pour rendre carrossable 5 petits kilomètres qui sonnent comme un nouveau lien entre deux bassins de vie.
Interview réalisée par Céline Aubert et Antoine Marnas
Pour aller plus vite, les ouvriers ont été répartis en deux "ateliers", de part et d'autre de l'éperon. Ils vont ainsi avancer, jusqu'à se rejoindre. La fin du chantier sera alors proche. Nous serons fin octobre. Se posera la question du classement de cette route. Chemin communal, route départementale, voie réservée au trafic local... la différence est grande car le passage des camions en dépend, et il ne s'agit pas de faire passer les touristes en nombre. Le tracé sera, semble-t-il, uniquement réservé aux habitants du coin, à quelques petits bus d'une dizaine de places, voire à des poids lourds de moins de 19 tonnes. Le président du Conseil départemental de l'Isère a toujours fait comprendre qu'il s'agirait d'une route de dépannage. Après, seulement, se posera la question de la restauration du tunnel lui-même.