Ce jeudi 24 juillet, le tribunal administratif de Grenoble a examiné un recours du préfet contre les demandeurs d'asile qui occupent toujours le centre d'hébergement Les Mimosas malgré une décision de fermeture. La mairie de Grenoble s'est placé du côté des résidants du centre.
"Par décision préfectorale, le centre Les Mimosas, dans un état d'insalubrité notoire, fermera ses portes le samedi 5 juillet", c'est ainsi que le préfecture de l'Isère avait annoncé l'arrêt de l'hébergement d'urgence de ressortissants des pays de l'Est dans ce centre. Seulement, le 8 juillet, des résidants ont refusé de partir. La mairie de Grenoble les a soutenus en leur rendant l'eau et l'électricité. Le bras de fer avec les services de l'Etat était alors engagé.
Deux semaines plus tard, et alors que 68 personnes, dont 38 enfants, vivent toujours dans ce centre de l'avenue Paul Verlaine, un recours de la préfecture a été examiné par le tribunal administratif. Pour soutenir les résidants, la ville de Grenoble, via son CCAS, a envoyé un avocat. L'Institut des Droits de l'Homme a aussi assuré leur défense.
La préfecture a d'abord rappelé que ce centre avait été ouvert en 2012, lors d'un hiver particulièrement rigoureux. "Il s'agissait d'un centre d'hébergement provisoire". Depuis, "les conditions d'accueil sont restés précaires voire insalubres". Les opposants ont d'abord fait remarquer au représentant de l'Etat qu'en un an et demi, rien n'a été entrepris pour améliorer ces conditions d'accueil. Sur le fond, les avocats se sont attardés sur l'atteinte aux Droits de l'Homme et aux Droits de l'enfant que cette expulsion représente. "On ne peut pas mettre des gens à la rue sans rien proposer en échange", a justifié un défenseur.
L'audience s'étant achevée vers 17h30, les différentes parties se verront notifier le jugement vendredi.