Le festival de musique classique de La Chaise-Dieu s'est offert un joli cadeau pour son demi-siècle d'existence : un clavecin de facture artisanale, d'après un plan de 1769. Il pourra servir pour des concerts ou des masterclass dans la cité casadéenne, en dehors de la saison estivale.
Tout juste livré, le clavecin récemment acquis par le festival de La Chaise-Dieu est déjà entre les mains de Benjamin Alard. Le célèbre organiste et claveciniste se charge de l'accorder. Depuis le début, il a suivi les étapes de fabrication de cet instrument dont il est le parrain.
« Il est magnifique. Je l’ai découvert hier et s’était un grand plaisir, » confie le musicien. Cet instrument ancien est comparable au bon vin : le son qu’il produit se bonifie avec l’âge. « Avec le temps, il va s’ « ouvrir », prendre de la bouteille. Les cordes sont neuves et elles ont besoin de beaucoup résonner et sonner pour pouvoir s’ouvrir, tout comme la table d’harmonie, fraîchement collée. »
Cet ancêtre du piano a demandé neuf mois de travail à Frédéric Bertrand, facteur d'instruments installé à St-Paulien. Il a créé ce modèle d'après un plan de 1769. Elle est la copie d'un modèle de Pascal Tascin qui travaillait pour le roi Louis XV (1715-1774) et d’autres cours européennes. Un ouvrage traditionnel et de qualité.
L'artisan fait l'inventaire: les matières premières constituant le clavecin sont d’origine diverses. « Les plaquages sont réalisés en ébène, les parties claires en bois sont en poirier et les plaquages des feintes sont n os de bovin. Quant aux touches, elles sont en tilleul »
Financé par les mécènes du festival
Ce travail artisanal et minutieux a un prix : l’instrument a coûté 20 000 euros et a été financé par les mécènes du festival. Il va contribuer à élargir la saison musicale à La Chaise-Dieu.« Désormais, les bureaux sont installés dans les bâtiments de l’abbaye rénovée, souligne Julien Caron, directeur du festival depuis 2012. Petit à petit, nous souhaitons pouvoir faire de la saison un laboratoire du festival ». L'événement a attiré, fin août 2016, plus de 20 000 personnes sur dix jours.
Il ajoute : « [Nous proposons] cette année trois rendez-vous dans l’année, avec à chaque fois une présentation publique, un temps d’enseignement et puis une activité pour le plateau casadéen »
Pour tester ce nouveau clavecin made in Haute-Loire, Benjamin Alard animera une masterclass cette fin de semaine. Il proposera de même un concert dimanche à 17 heures, lors duquel il interprètera les variations Goldberg de Jean-Sébastien