La fondation d'utilité publique, laïque, qui sera créée à l'automne et présidée par l'ex-ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, réunira différentes autorités musulmanes, parmi lesquelles le recteur de la mosquée de Lyon. Kamel Kabtane était l'invité du 12/13 de France 3 Rhône-Alpes.
Une fondation laïque et une association cultuelle garanties sans financements étrangers : l'État et les représentants musulmans ont relancé lundi le chantier de construction d'un "islam de France", autour du ministre de l'Intérieur et des cultes, Bernard cazeneuve.
Le bureau élargi du Conseil français du culte musulman (CFCM) était là au grand complet. Des personnalités politiques, culturelles et du monde de l'entreprise avaient aussi été conviées Place Beauvau pour cette "journée de consultations sur l'islam de France".
La société civile musulmane sera présente dans la Fondation de l'islam avec, notamment, l'écrivain Tahar Ben Jelloun, l'islamologue Ghaleb
Bencheikh, la cadre d'entreprise Najoua Arduini-Elatfani, ainsi que le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane.
La fondation doit permettre de lever des financements pour des projets en matière profane (thèses de recherche sur l'islam, bourses d'études...). Laïcité oblige, le volet religieux (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle (loi de 1905) administrée par des musulmans.
Vers un islam 100% français ?
Ni la fondation laïque ni l'association cultuelle qui lui sera adossée ne seront autorisées à recevoir des financements étrangers (hors Union européenne), souvent critiqués - même s'ils sont très minoritaires - car jugés difficilement compatibles avec le projet d'un islam républicain.
Des financements étrangers, ne transitant pas par ces deux structures, seront toujours possibles, mais l'Intérieur parie sur leur recul avec la mise en place du nouveau schéma. Beauvau espère également le passage progressif sous statut loi 1905 de la plupart des mosquées - beaucoup sont gérées par des associations loi 1901 - afin que leurs comptes soient certifiés, donc plus transparents.
Un groupe de travail doit être mis en place "dès les jours prochains" pour déterminer les statuts et la composition de l'association cultuelle, et engager une négociation avec la filière halal en vue d'une "contribution volontaire" - et non une taxe, juridiquement inenvisageable - sur ce marché important.
En outre, Bernard Cazeneuve veut avancer sur la formation des imams, en créant des enseignements de haut niveau en islamologie, "rigoureusement laïques", dans plusieurs universités. Un rapport est attendu sur ce point en décembre. Objectif : des imams mieux formés en France pour se passer, "à terme", de ceux "détachés" par des pays étrangers (actuellement 300 environ).
L'interview de Kamel Kabtane ce mardi dans le 12/13 de France 3 Rhône-Alpes :