"Impréparation", "Coupe dénaturée"... Les amateurs engagés en Coupe de France se fâchent, alors que le plaisir de retrouver la compétition les 30 et 31 janvier est gâché par l'inquiétude face aux conditions de reprise d'entraînement sous couvre-feu et au calendrier ultra-serré.
"C'est du foutage de gueule", hurle l'entraîneur de Feurs (Loire, Régionale 1), Olivier Jurine. "Il n'y a pas de respect du monde amateur. Recevoir le 19 janvier un communiqué pour dire que l'on joue le 31 ?" s'étonne-t-il. "Les joueurs ne seront pas prêts mentalement" à affronter l'Académie Moulins (National 3).
Pour le dirigeant, la Fédération française de football (FFF), qui voulait à tout prix sauver son prestigieux trophée plus que centenaire, "a privilégié les enjeux financiers en séparant les professionnels et les amateurs".
Sans ressources, les amateurs doivent monter un coûteux protocole sanitaire et mettre en place des tests PCR pour traquer le Covid-19.
"Nous n'allons pas nous plaindre"
Tous les amateurs ne sont pas aussi remontés contre l'annonce surprise, mardi, de la reprise de la Coupe. "Nous sommes content de réattaquer. Nous n'allons pas nous plaindre", assure l'entraîneur de Limonest-Saint-Didier, club de N3 du Rhône, Nicolas Pinard.
Il met toutefois en avant les soucis d'intendance avec le couvre-feu. "Certains joueurs peuvent à 16h00 mais a priori nous aurions dix joueurs sur un effectif de 23 joueurs. C'est difficile", détaille-t-il, avant d'affronter Salaise.
Des négociations sont en cours entre le gouvernement et la FFF sur certains points du protocole et sur la question des dérogations d'entraînement, selon un connaisseur du dossier. Et les clubs ont aussi un intérêt financier: une participation au 7e tour rapporte 7.500 euros puis 15.000 euros au 8e tour, puis 30.000 et 50.000 euros en 32es et 16es de finale.
Pour boucler à marche forcée le calendrier de la Coupe de France côté amateurs, après ces matches des 5e (en retard) et 6e tours, sont programmés sur trois week-ends successifs les 7e et 8e tours puis les 32es de finale, les 20 et 21 février.
La réunification entre la voie des clubs professionnels (L1 et L2) est prévue pour les 6 et 7 mars, en 16es de finale, pour ce format inédit.
Dans ce contexte, aucun report de match ne sera autorisé, les équipes ne pouvant se présenter perdront par forfait.
Nicolas Pinard, le coach de Limonest, préfère retenir le positif. "Nous qualifier ce serait bien, pour pouvoir continuer à avoir le plaisir de nous entraîner un peu, lance-t-il. C'est peut-être l'aspect le plus motivant".