En Ligue 1, entre 2008 et 2010, fort des rêves de grandeur de son actionnaire japonais, le groupe Index, le GF38, qui reçoit Marseille en 32e de finale de la coupe de France, évolue désormais dans l'anonymat du CFA (4e div.) avec l'espoir de retrouver, un jour, l'élite.
Avec la venue de l'OM, le Stade des Alpes va de nouveau vibrer pour le football pour lequel il avait été principalement conçu: celui de la Ligue 1. Le club résident numéro 1 est désormais le FC Grenoble Rugby, devant le GF38, à la lutte avec Béziers, Marignane et Martigues, et qui n'évolue plus que devant 2.000 spectateurs contre 18.000 lorsqu'il était dans l'élite.
Pourtant, les espoirs sont là. "Nous sommes plutôt bien partis pour remonter en National (3e div.) mais nous ne sommes qu'à mi-saison. Nous visons la Ligue 2 dans un premier temps. Grenoble doit avoir une équipe en élite ou tout du moins en L2", affirme Alain Fessler, avocat et président de l'association GF38. C'est lui qui a mené la transition entre la liquidation judiciaire, en juillet 2011, de la société qui gérait l'équipe professionnelle dont Index, également déclaré en faillite en 2013, était l'actionnaire majoritaire, et la constitution d'une nouvelle SASP en septembre dernier.
Le mirage japonais
PDG d'Index Corporation, Masami Ochiai, 54 ans, qui avait succédé comme président du GF38 à Kazutoshi Watanabe à l'été 2010, a été arrêté en mai dernier pour avoir formulé des déclarations mensongères de revenus de sa société.Index, firme spécialisée dans les jeux et contenus pour téléphones mobiles, avait pris, en 2004, le contrôle du Grenoble Foot, devenu ainsi le premier club professionnel français contrôlé par une société étrangère, dans une stratégie visant à conquérir les marchés européens. Le choix s'était porté sur le GF38, en raison de son coût modeste d'acquisition (2 millions d'euros environ).
La société nippone avait aussi misé sur le projet de construction du Stade des Alpes, mis en service le 15 février 2008, pour avoir une vitrine high-tech. Numéro 3 d'Index, Watanabe, président du Grenoble Foot au moment de l'accession, s'estimait alors "au pied d'une grande montagne" et envisageait "la Ligue des Champions comme une ambition à longue échéance".
La progression s'est poursuivie jusqu'en 2009, où le GF38 s'est classé 13e en Ligue 1. Avant de terminer dernier en 2010. Après sa relégation, le club et Index visaient encore une remontée pour 2012.
Récit Jérôme Ducrot
Désormais, le Grenoble Foot 38 est de nouveau administré par une Société anonyme sportive professionnelle (SASP, Grenoble Alpes Football Club) dont le tour de table est composé pour l'essentiel d'actionnaires haut-savoyards et d'un Isérois avec comme président Cesar Puente-Rodriguez, 57 ans, chef d'entreprise en Haute-Savoie.
Il a été mis sur pied par Patrick Trotignon, 60 ans, ancien président d'Evian-Thonon-Gaillard, poste dont il a été révoqué il y a un an, et devenu conseiller du président de la SASP du GF38. Il a apporté son expertise du football professionnel ainsi que quelques... partenaires d'ETG dont il avait notamment contribué à l'accession de CFA en Ligue 1.