Depuis quelques jours à Genève, la moitié des panneaux de signalisation classiques a été remplacée par d'autres, montrant des femmes. Cette initiative, portée par la maire de la ville, a pour but d'améliorer la parité et la visibilité des femmes dans l'espace public.
Un couple de femmes, une dame âgée ou encore une femme enceinte remplacent désormais, sur la moitié des panneaux de signalisation de Genève, les traditionnels bonhommes.
Cette initiative pionnière a été prise par la maire de la ville suisse, Sandrine Salerno, dans le but d'accroître la visibilité des femmes dans l'espace public. "Cela fait treize ans qu’on construit une politique en matière d’égalité des femmes avec une exploration de différents champs, du champ femme et culture, au champ femme et social", explique-t-elle.
"Est-ce que les panneaux font changer les mentalités ?"
Dans les rues, les passants sont partagés face à ces 6 types de femmes sur 250 panneaux de signalisation. "Ce n’est pas par l’apposition d’un panneau qu’on va faire avancer la cause de la femme. Parce que finalement plus personne ne les regarde encore. Est-ce que vraiment les panneaux font changer les mentalités et la culture d’un pays ou même du monde ?" s'interroge une promeneuse dubitative. Pour accroître la visibilité des femmes dans l’espace public, la Ville de #Genève remplace 250 panneaux signalant des passages pour piétons par une déclinaison de six pictogrammes féminisés. #ÉgalitéCestMonGenre
— Ville de Genève (@VilleDeGeneve) January 17, 2020
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Pour un autre passant, ce changement reste une avancée : "Malheureusement, je pense qu’il y a encore beaucoup de boulot pour arriver à l'égalité pour les femmes, pour les minorités. Il y a beaucoup de racisme ordinaire, de sexisme ordinaire et je pense qu’il ne faut pas arrêter le combat."
Des noms de rue féminins
Cette initiative unique fait suite à une autre, réalisée par le collectif féministe genevois l'Escouade, qui a accroché sur les murs une centaine de plaques de noms de rue alternatives, avec des noms de femmes. "Il y a encore cette tendance à considérer que les femmes doivent rester à la maison. Ce qu’on identifie comme de la drague de rue, typiquement, c’est juste des stratégies d’intimidation pour montrer aux femmes qu’elles n’ont pas leur place là, souligne Justine Barton, du collectif de l'Escouade. Car, certainement, la liberté et l’indépendance des femmes fait peur."