Le troisième jour du procès de Manuela Gonzalez, jugée devant les assises de l'Isère pour l'assassinat de son dernier mari, a été marqué par les témoignages de ses proches, persuadés de l'innocence de celle que l'on surnomme la "veuve noire".
"Je veux défendre ma maman, que je sais innocente. Je sais de quoi elle est accusée et je ne comprends pas pourquoi car il n'y a pas de preuves", a insisté Virginie Martoia, 32 ans, unique fille de l'accusée, née de son premier mariage.
Face à la cour, la jeune femme a décrit une ambiance familiale "normale", mais émaillée de "tensions verbales ou physiques". Son beau-père "pouvait parfois avoir de grosses colères et tenir des propos injurieux, mais ensuite ça retombait". "J'ai beaucoup lu que ma mère est une femme intelligente, mais une femme intelligente n'aurait pas employé les mêmes modes opératoires pour commettre des homicides", a-t-elle argumenté, évoquant la mort violente de deux ex-compagnons de l'accusée.
La cour a auparavant entendu deux des soeurs de l'accusée, qui ont témoigné en sa faveur, l'une d'elle livrant toutefois un témoignage brouillon émaillé de contradictions sur plusieurs points. "Ma soeur est innocente. Ces accusations sont infondées. J'ai eu beaucoup de peine en apprenant la mort de Daniel Cano. Je m'entendais bien avec lui et je veux savoir qui a fait ça", a néanmoins affirmé Francisca Lanvin, 55 ans.
Manuela Gonzalez comparaît pour l'assassinat de son mari dans des conditions rappelant étrangement l'intoxication de quatre autres de ses compagnons, dont deux sont décédés. Le verdict est attendu vendredi.