Candidat socialiste malheureux aux dernières élections municipales de Grenoble, Jérôme Safar a décidé de ne pas se représenter au Conseil Régional Rhône-Alpes. C'est sur son blog que l'élu a fait cette annonce. L'occasion d'un plaidoyer contre la professionnalisation de la vie politique.
"Aujourd'hui, afin de respecter l'engagement qui est le mien de ne pas pratiquer la politique "comme avant", je décide de ne pas me représenter au mandat de conseiller régional", la phrase tombe après plusieurs paragraphes. Un message visiblement adressé aux électeurs... et aux autres. Comme pour dire que l'heure de l'introspection doit sonner chez tous les politiques, Jérôme Safar fait part du raisonnement qui l'a poussé à quitter, en partie, le statut d'élu. Il demeure quand même conseil municipal d'opposition.
Sa défaite, d'abord, semble l'avoir fait réfléchir. On se souvient que le poulain de Michel Destot avait très mal pris cette gifle électorale. Sur son blog, il explique et fait amende honorable: "Aujourd'hui, je suis convaincu que nous devons entendre cette aspiration de nos concitoyens qui veulent que la politique respire et que nous ne nous installions pas dans des parcours tracés à l'avance. Ce n'est ni une question d'âge, ni même de génération, mais de réinvention de la vie publique. Assumer que dorénavant les parcours n'auront plus forcément ce caractère linéaire et inéluctable qui installent chacun d’entre nous aux yeux de nos concitoyens dans "un monde parallèle" et tout faire pour que cela ne soit plus la norme me semble indispensable."
L'image de professionnels de la politique exaspère"
Pourtant, Jérôme Safar n'était pas un grand "cumulard". Mais pour lui, "l'image de professionnels de la politique exaspère une partie non négligeable des électeurs et des électrices ne se reconnaissant plus dans les parcours d'élu(e)s leur semblant éloignés des réalités de leur vie quotidienne."
Alors l'ancien premier adjoint de Grenoble a décidé il y a quelques mois "de créer son activité et de reprendre avec enthousiasme le chemin de l'entreprise, ma propre entreprise, avec la ferme volonté de la faire grandir et de pouvoir créer de l'activité pour d'autres que moi. Ce défi est formidable et difficile à la fois, je l'ai choisi et je veux m'y consacrer sereinement."
Jérôme Safar n'a pu s'empêcher une pique à l'égard de la nouvelle majorité municipale expliquant: "Ce choix me permettra aussi de me consacrer pleinement à un seul mandat, municipal et métropolitain au moment où je ne peux plus cacher la grande inquiétude qui est la mienne et celle de nombreux grenoblois devant la panne de projets et d'actions qui font perdre à Grenoble un temps précieux."