Grenoble : Matthieu Chamussy, tête de liste UMP, éloigne Carignon et Cazenave avant les municipales

L'UMP pensait enfin avoir trouvé un accord entre tous les prétendants à Grenoble: Chamussy en tête de liste et Carignon en 3e position. Mais le leader désigné, dans une étrange conférence de presse, a décidé d'éloigner son rival. Le patron de l'UMP38 menace de représailles. La guerre se poursuit...

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On pourrait presque parler de "petit coup d'état". Ce samedi 12 octobre au matin, Matthieu Chamussy, tête de liste de l'UMP aux municipales de Grenoble, a convoqué une bien étrange conférence de presse sur les marches de la mairie. Le rendez-vous était fixé "côté jardin". De quoi planter le décor d'une nouvelle intrigue qui sent la poudre. 

Assis tranquillement, l'air serein, Matthieu Chamussy a dévoilé sa propre vision de la liste qu'il entend mener d'ici aux élections de mars. Surprise : elle diffère sensiblement de celle validée en début de semaine par Jean-François Copé, le grand patron de l'UMP. Et cela ne plaît pas du tout au staff local du parti qui menace de représailles. 



Le coup de com' tourne court... 

L'état-major du parti avait décidé de partager le gâteau entre tous les prétendants aux défuntes primaires en investissant Matthieu Chamussy mais en confiant la troisième position à Alain Carignon et la 7e à Richard Cazenave, deux hommes qui s'étaient eux aussi portés candidats. Sur le papier, une belle image de rassemblement, un coup de com' destiné à montrer que l'UMP était enfin dans les starting-blocks pour entamer la course face à son rival PS, après des mois de guerre intestine. 

Las, Matthieu Chamussy a décidé de faire voler cet accord en éclat. Visiblement soucieux de se débarrasser de deux rivaux encombrants : Alain Carignon est l'ancien maire RPR de Grenoble et ancien ministre de Balladur, condamné en son temps par la justice. Quant à Richard Cazenave, il est ancien député de l'Isère et candidat malheureux du parti au scrutin municipal de 1995. Deux poids lourds à Grenoble. 

Carignon et Cazenave relégués au delà de la 15e place 


Alors les voilà tous les deux relégués sans autre forme de procès que cette conférence de presse matinale. Dans les plans de la tête de liste UMP, Alain Carignon et Richard Cazenave n'apparaîtront pas dans les 15 premiers noms de la liste. Au delà de l'aspect symbolique, c'est un véritable camouflet politique qui leur est infligé : en cas de défaite de l'UMP, ils ne pourront pas siéger au sein du futur conseil municipal et seront donc écartés de la vie politique locale. 

En agissant ainsi, Matthieu Chamussy tente visiblement de se positionner en véritable leader, de montrer son autorité. Il a d'ailleurs profité de cette séance de confidences sur l'escalier de la mairie pour affirmer qu'il entendait mener des discussions avec l'UDI, le parti de Jean-Louis Borloo, afin d'arriver à une liste de rassemblement de la droite. 

"Il perd l'investiture"

Sauf que le candidat qui a tant voulu cette investiture risque fort désormais de s'attirer les foudres de l'état-major parisien de l'UMP. Jean-François Copé risque de ne pas beaucoup apprécier ce coup de force. Pas plus qu'Alain Carignon et Richard Cazenave qui n'ont, semble-t-il, même pas été prévenus de cette annonce! 

Mais il a toutefois fallu attendre la fin d'après-midi pour qu'une première réaction se fasse entendre. En l'occurrence, celle de Jean-Claude Peyrin, le patron de l'UMP 38 : "par sa décision irresponsable, Matthieu Chamussy perd l'investiture UMP qui avait été donnée à un pack afin de garantir l'union et la diversité". 

Trouver "une alternative"

Et Jean-Claude Peyrin d'enfoncer le clou : "Il préfère une dérive personnelle à une démarche de rassemblement de notre famille politique. C'est une grande déception". Le responsable de la fédération iséroise de l'UMP annonce enfin qu'il va saisir les instances du parti afin qu'une alternative à Matthieu Chamussy soit trouvée. 

Une chose est néanmoins certaine en ce samedi soir : la guerre est bien relancée au sein de l'UMP 38. Et au rythme où vont les choses, elle est bien partie pour durer. 

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