Ségolène Royal relance le système des vignettes pour restreindre la circulation dans certaines zones urbaines et donc faire diminuer la pollution de l'air. Grenoble s'est déjà positionnée favorablement, mais l'idée ne fait pas l’unanimité du côté des usagers.
Les vignettes, qui donneront l'autorisation de rouler, ou pas, dans certains secteurs d'une cité, seront bientôt disponibles. Alors oui, le dispositif annoncé il y a plus d’un an par le gouvernement a pris du retard, mais Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, pense qu’il sera opérationnel dès le 1er juillet. Ce sera ensuite aux villes de choisir si elles l'adoptent. Grenoble a déjà fait savoir qu'elle entendait bien se servir de ces vignettes pour gérer les pics de pollution.Pour Yann Mongaburu, président du Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'agglo de Grenoble (SMTC) et conseiller de la ville, le retoure en grâce de ce dispositif est "une bonne nouvelle". Il va maintenant falloir s'attaquer à la mise en place sur le terrain.
Plus concrètement, il y aura six vignettes différentes. Vert pour les véhicules 100% propres, c'est-à-dire les véhicules électriques ou à hydrogène, puis violet (véhicules hybrides ou à essence récents), jaune, orange, bordeaux, et gris pour les autres, tout cela en fonction de l'âge du véhicule et du type de carburant.
Quant au véhicule plus ancien, avant le 31 décembre 1996, ils ne pourront pas obtenir le fameux certificat.
>>> Quelle vignette pour quelle voiture?
Yann Mongaburu pense que Grenoble sera "en mesure, à l’automne, d’organiser ainsi les pics de pollution d’une façon plus graduée, en sortant du modèle de la circulation alternée".
Reportage de Aurore Trespeux, Vincent Habran et Thao Huynh
Intervenant: Yann Mongaburu, Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC) et conseiller municipal de Grenoble
Une vignette injuste et pénalisante" pour l'Automobile Club
Mais la mesure ne fait pas l'unanimité. "C’est une vignette injuste et pénalisante", estime Alain Freyssinet, vice-président de l’Automobile Club Dauphinois. "C’est prendre le problème à l’envers. On devrait plutôt s’interroger sur la façon de remplacer l’existant et mettre en place des solutions réellement efficaces", explique-il. Il évoque notamment le développement des transports en commun.
L'interview d'Alain Freyssinet
Première préoccupation environnementale des Français, la pollution de l'air est la 3e cause de mortalité évitable selon Santé publique France. L'organisme public estime que 48.000 décès annuels sont attribuables aux particules fines notamment émises par la circulation automobile. En d’autres termes et sur ça tout monde s’accorde volontiers: il est plus que temps d'agir.