Après l'annonce de la perte du marché de l'éclairage public de Grenoble, les trois organisations syndicales de Gaz Electricté de Grenoble préparent une série d'actions pour "informer les Grenoblois, premiers usagers bénéficiaires de l'éclairage public, de la situation de GEG".
Sur le papier, c'est vrai que c'est assez étonnant. Perdre le marché de l'éclairage public quand on est l'ancienne régie municipale dédiée à la distribution du gaz et de l'électricité, "c'est comme un coup de poignard dans le dos", commente un salariés de GEG. Seulement, la régie a bien changé en devenant société d'économie mixte dans les années 80 et elle doit supporter aujourd'hui la pression de la concurrence.
Mais pour les salariés de GEG, tout est question de volonté. Ils pensent que leur entreprise n'a pas cherché à s'aligner sur les efforts consentis par "Vinci Energies et Bouygues Energies" et soupçonnent même la nouvelle municipalité EELV-Parti de Gauche de vouloir la mort de la société grenobloise pour mieux la récupérer, plus tard, sous la forme d'une régie municipale.
On se souvient que le "Monsieur Propre" de cette nouvelle majorité, Raymond Avrillier, s'était intéressé à la naissance de Gaz Électricité de Grenoble, en mars dernier. L'adjoint au maire honoraire disait avoir relevé "un certain nombre d'irrégularités, de faits graves" autour de cette création par le maire de l'époque, Alain Carignon. Cette communication était-elle un coup de semonce avant l'attaque frontale de GEG. On sait combien la partie la plus à gauche de ce nouveau conseil municipal ne porte pas dans son coeur cette société détenue à 51% par la Ville. Pour eux, elle n'est plus assez sociale dans son approche.
Reportage Grégory Lespinasse
Pour un nouvel appel d'offres
En attendant, les salariés de GEG s'étonnent et, dans un communiqué, rappellent que cela fait "164 ans que l'entreprise gère l'éclairage public à Grenoble." L'intersyndicale évoque aussi "Le Plan Lumière de la Ville" qui fixe comme objectif de diviser au moins par deux la consommation d'énergie de l'éclairage public. Or sur ce point GEG avait "des notes supérieures à ses concurrents." Les employés ne comprennent donc pas pourquoi ils ont été écartés derrière le groupement Bouygues-Vinci Energies. "Est-ce que seul un écart de prix minime doit permettre de choisir des groupes privés au détriment de la maîtrise publique?", se demandent-ils. "L'écart de prix qui fait la différence est tellement faible qu'une dernière offre aurait pu permettre à GEG de continuer à se battre. Mais voilà, la Ville de Grenoble a arrêté là la procédure. Du jamais vu en France!", concluent-ils. La mobilisation est donc de mise pour ces salariés qui appellent à manifester devant la mairie, lundi 20 octobre, lors du passage de la délibération en Conseil municipal. "Il faut reprendre l'appel d'offres, il y a quand même 25 emplois grenoblois en jeu", justifie-on encore.