Guerre en Ukraine : des habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes prêts à prendre les armes

Anciens militaires, policiers ou médecins, des centaines d'habitants de la région s'organisent ces derniers jours sur les réseaux sociaux, direction le front ukrainien. Si certains se disent prêts à prendre les armes, d'autres préfèrent rester prudents. Témoignages.

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« On y va pour se battre ». Elliot, 26 ans. Ancien militaire de l'Ain. « Je sais que la plupart des gens ne comprennent pas. Mais j'ai besoin d'aider, j'ai besoin d'y aller. Ces gens sont seuls face aux Russes ». Convaincu que le monde n'échappera à une troisième guerre mondiale, « au moins j'aurais contribué ».  

« On connaît les risques »

Dimanche dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les étrangers à rejoindre la "résistance aux occupants russes". Depuis, sur Facebook, les messages de français se disant volontaires pour rejoindre les Forces armées en Ukraine se comptent désormais par dizaines. Elliot n'a d'ailleurs pas eu de mal à regrouper une trentaine de personnes autour de lui, ex militaires, gendarmes, médecins, infirmiers. « On a ciblé ceux qui sont déjà partis en opération et qui savent ce qu'ils risquent ».  

Au total, six voitures et deux camionnettes partiront ce week-end de Bourg-en-Bresse. Dans les coffres, radios, casque balistiques, gilets, lunettes à vision thermique. Direction : Kiev. Le cœur des combats. « On a tout préparé », assure le jeune homme, qui dit compter dans ses rangs un ancien membre du renseignement français. « On a des plans de route, là-bas on a des contacts pour la bouffe, des contacts pour les armes ».  

Et s'il sait que la DGSI surveille de près tous les français se disant prêts à aller combattre en Ukraine, il botte en touche, « l'Etat français autorise les départs. Nous ne sommes pas des mercenaires, même si cela s'y apparente, nous ne sommes pas payés ». La loi française punit de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende la participation à une activité de mercenaire. Difficile de savoir combien de français sont déjà partis rejoindre le front. L'Ambassade d'Ukraine en France encourage d'ailleurs tous les volontaires à s'enregistrer et se signaler auprès de ses services.  

« Partir pour aider, pas pour tuer »  

Nicolas, lui, a décidé de prendre la route pour la Roumanie. « Mais je ne veux pas y aller en mode touriste, tout feu tout flamme, je veux d'abord savoir comment aider là-bas ». Ancien réserviste dans l'armée, il tient à rester discret et « faire les choses intelligemment ».  

S'il se dit prêt à prendre les armes en cas de nécessité, « pour défendre des gens ou des convois », il ne souhaite pas se mettre en danger. « Je pars pour aider les humains, pas pour en tuer d'autres ».   « Je vois beaucoup de jeunes sur les réseaux sociaux qui se disent prêts à partir combattre mais qui n'ont aucune connaissance du monde militaire », et s'il trouve l'initiative « très honorable », il tient aussi à mettre en garde et rappeler qu'il s'agit « de quelque chose de dangereux ». 

Le Président Zelensky a annoncé que 16 000 étrangers s'étaient portés volontaires pour combattre aux côtés de l'armée ukrainienne. 

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