C'est désormais un feuilleton à rebondissements : la grogne des avocats du barreau de Grenoble a repris de plus belle, après les propos du procureur parus dans Le Monde...
'"C'est un incident préparé et qui est monté en épingle", assure Jean-Yves Coquillat, dont les relations avec le barreau sont fraîches. Le procureur, arrivé il y a un an à Grenoble, a observé qu'il y avait tout de même beaucoup de procès renvoyés - 20,28 %, un procès sur cinq, a-t-il calculé - pour une moyenne nationale de 10 %. Même s'ils ne sont évidemment pas tous imputables aux avocats, il soupçonne qu'il s'agit parfois de "pratiques de confort" et entend traquer les certificats de complaisance".Extrait article paru dans Le Monde le 29 novembre 2012.
Il n'en fallait pas plus pour (re)mettre de l'huile sur un feu jamais vraiment éteint.
Nous demandons un "silence radio", s'insurge Me Levy Soussan, de l'Ordre des Avocats de Grenoble. "Nous ne pouvons pas rester sans réponse", et d 'ajouter, "s'il n'y a pas d'excuses, (nous attendons) qu'il soit désavoué, d'une manière ou d'un autre".
Des propos qui traduisent un conflit de personnes... et des rapports de plus en plus tendus entre barreau et parquet.
Une arrivée "en fanfare"
Les avocats rapportent que le procureur à son arrivée, il y a à peine un an, n'avait pas caché "vouloir remettre de l'ordre" à Grenoble. Une attitude qui n'avait pas beaucoup plu, déjà, à l'époque.
Le malaise est palpable au sein des robes noires. Me Gallo, par exemple, rapporte qu'il y a quelques mois, il a lui-même été convoqué par le procureur, pour outrage à magistrat. Mais Jean-Yves Coquillat n'a pas donné suite. Il rappelle que c'est au bâtonnier (Maître Ballesta), de garantir la bonne entente entre barreau et parquet.
Le procureur général, Paul Michel, minimise
Le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat, ne souhaite plus s'adresser à la presse. De son coté, le procureur Général joue la carte de l'apaisement. Dans quelques jours, une concertation doit avoir lieu avec le bâtonnier et le procureur de la République.
En attendant un "signal fort", l'Ordre des avocats a décidé de limiter la présence de ses représentants aux seules audiences engageant la liberté individuelle. Une action qui pourrait bloquer plusieurs juridictions, en quelques jours seulement.
Par exemple :
- les comparutions immédiates
- les gardes à vue
- le juge pour enfant
- les commis d'office
Lire l'article paru dans Le Monde dans son intégralité.