A Châtillon dans l'Allier, un projet de carrière crée la polémique. Un particulier souhaite non seulement rouvrir une carrière à l'abandon et l'étendre sur des dizaines d'hectares pour augmenter sa production. La préfecture a donné son accord. Les habitants ont créé un collectif pour s'y opposer.
Entre Châtillon et Cressanges (03), plus de 30 hectares de bocage vont disparaître pour laisser place à une carrière de granit. Porté par un particulier, ce projet va consister à rouvrir un site à l'abandon et à l'étendre pour augmenter sa production. Une fois en fonctionnement, 250.000 tonnes de pierre devraient être extraites chaque année.
Sur un plan administratif, tout semble acté : la préfecture a donné son accord. Mais du côté des habitants, un collectif s'oppose au projet. Les riverains sont particulièrement inquiets. La plupart sont venus s'installer ici pour la tranquillité du lieu. Josiane Lascombe, par exemple : "on vient de la région parisienne, on s'est installé ici pour ce paysage magnifique et maintenant on veut le saccager, tout ça pour des conflits d'intérêts … Non, je ne suis pas d'accord !"
Une centaine de camions par jour
En plus des nuisances sonores, les habitants vont devoir s'habituer aux rotations des camions - une centaine par jour – qui emprunteront des chemins aujourd'hui plutôt fréquentés par les randonneurs. Certains tronçons seront d'ailleurs élargis pour permettre aux camions de se croiser.Dans le village voisin de Cressanges, ce trafic inquiète car les poids lourds passeront juste à coté des écoles. "Pour se rendre à la cantine, les enfants empruntent la route à l'aller et au retour" indique Michelle Petit, une habitante. "Automatiquement, ils risquent de s'y retrouver au moment où deux camions se croisent. C'est d'autant plus dangereux."
La municipalité relativise les nuisances
Si les habitants des deux villages n'ont appris l'existence du projet que récemment, le dossier serait dans les tuyaux depuis plusieurs années. Simone Billon, maire PCF de Châtillon, relativise : "ils ont peur du bruit, de la poussière mais ils ne vont pas voir la carrière. Ça sera vraiment deux, trois habitations proches et quelques points de vue en hauteur de Cressanges et de Chatillon qui vont voir cette carrière."Les habitants craignent pourtant que les lieux deviennent méconnaissables et souhaitent préserver leur patrimoine. A 100 mètres du site, une ferme fortifiée du XVIIIème siècle est directement concernée.
Le propriétaire de la carrière a obtenu une autorisation d'exploitation de trente ans. Contacté à plusieurs reprises, il n'a pas souhaité s'exprimer.