En Haute-Loire, le service de remplacement agricole recrute actuellement une quinzaine voire une vingtaine de salariés. De plus en plus de chefs d’exploitation ont recours à ce service pour prendre des congés mais surtout lorsqu’ils sont malades ou blessés.
À Retournac, Valentin vient de finir la traite. Il est l’heure de nettoyer l’étable et de nourrir la cinquantaine de vaches laitières de la ferme. Encore en formation - il prépare un baccalauréat agricole - Valentin Villard fait son tout premier remplacement.
Pour ses débuts, il peut compter sur son « référent », Franck Brun, salarié de longue date du service. « Il m’apprend le boulot, il me forme, ça me met en confiance pour les premiers jours, explique le jeune homme. parce qu’il y a plein de choses à savoir, à gérer, c’est compliqué ! »
Pas facile de recruter !
Ce « tutorat » a été mis en place en 2016, à la fois pour rassurer les nouveaux salariés agricoles mais aussi les exploitants absents de leur ferme pour quelques jours ou quelques semaines.« Le métier d’ouvrier agricole n’avait pas une bonne image, souvent on faisait appel à nous pour des travaux manuels ou quand il y avait de gros efforts physiques à faire, mais aujourd’hui les fermes se sont modernisées, ça a changé », explique Franck Brun.
Pour autant, le métier n’attire pas. La directrice du service de remplacement reconnaît qu’il est très difficile de recruter. Ce système de « référent » a alors été mis en place pour un meilleur suivi des nouveaux remplaçants, souvent de jeunes agriculteurs en attente de s’installer dans leur propre exploitation.
« Ça facilite l’intégration des jeunes salariés, ils sont en doublon pendant 3 ou 4 jours avec leur référent qui les suit dans leur parcours pendant six mois. Les jeunes que l’on a recrutés depuis avril sont moins stressés et ça rassure aussi l’agriculteur parfois inquiet de voir arriver un jeune de 18 ans pour le remplacer ! », reconnaît Andrée Coffy, la directrice du service.
3 jours et demi de congés par an
Le service de remplacement agricole a été mis en place en 1978 en Haute-Loire avec le concours des syndicats majoritaires, FDSEA et Jeunes Agriculteurs. Aujourd’hui, il est complètement entré dans les mœurs : 2000 des 2500 chefs d’exploitation du département y adhèrent.Dans plus de la moitié des cas, le motif du remplacement est lié à un accident ou à une maladie, parfois à une maternité (ou une paternité), plus rarement à une formation ou à l’exercice d’un mandat professionnel.
Et puis il y a aussi ceux qui prennent des congés, malgré les crises agricoles à répétition, mais sans en abuser. « Chez nous, la moyenne est de 3 jours et demi de congés par an et par exploitant, » relève Andrée Coffy.
Une vingtaine de postes à pourvoir
« Le service de remplacement est un outil vital, les exploitations sont de plus en plus importantes, il y a de plus en plus de travail, un agriculteur qui se fait mal peut se faire remplacer un jour ou deux par un voisin ou quelqu’un de sa famille mais pas plus, du coup, il nous faut intervenir rapidement », explique la responsable.En Haute-Loire, le service de remplacement emploie actuellement 103 salariés, mais pas tous à temps plein.
Il recherche une quinzaine ou une vingtaine de personnes, des professionnels polyvalents, capables de s’adapter rapidement à tous les types d’exploitation, même si la production laitière reste le système principal du département.