La réserve des bisons de Sainte-Eulalie en Margeride participe à la sauvegarde d’une espèce aujourd’hui menacée. Afin d’éviter la consanguinité au sein du cheptel, un échange a eu lieu, le 2 mai, avec la réserve des Monts d’Azur, dans les Alpes-Maritimes.
A Sainte-Eulalie, aux confins de la Haute-Loire et de la Lozère vit une quarantaine de bisons d’Europe. Ces bisons sont originaires de Pologne, seul pays où survivaient quelques-uns de ces animaux préhistoriques menacés d’extinction. Dans les années 90, une vingtaine d’animaux a fait le voyage jusqu’en Margeride.
« C’est un climat qui lui convient très bien » explique Fiona Vidron, guide soigneur. « Le climat est rude. Plus il fait froid, plus il est heureux. Il est bien adapté aux déplacements dans les sous-bois, c’est pour cela qu’il vit dans une forêt d’épicéas et de mélèzes. Contrairement à son cousin, le bison d’Amérique qui vit plutôt en plaine ».
« Tous les bisons qui sont dans ce parc sont issus de la même filière et se reproduisent entre eux depuis un certain nombre d’années. Au bout d’un moment, la consanguinité risque de nous amener des malformations, des problèmes de stérilité » indique Christophe Aldrovandi, directeur de la réserve.
Pour apporter du sang neuf, trois jeunes bisons ont quitté, le 2 mai, le parc pour celui des Alpes-Maritimes. Les animaux seront ainsi échangés contre d’autres bisons ce qui devrait permettre d’améliorer la diversité génétique du troupeau de la Margeride.
Un transfert délicat pour Clandestine, Klaxon et Clafoutis, des animaux d’à peine 2 ans qui ont voyagé par la route. La montée dans les camions a fait l’objet de toutes les attentions.
"Lors des tentatives d'échappement, on peut avoir des fractures, plus ou moins graves, sachant que ce sont des animaux impossibles à soigner derrière sur des soins lourds. Donc une fracture, c'est mortel", explique Thomas Aucouturier, vétérinaire qui supervise le transport des animaux.
Une opération délicate qui contribue à la protection d’une espèce qui compte seulement 3.000 individus.