Laurent Wauquiez a effectué sa traditionnelle ascension de rentrée, ce dimanche 5 août, au mont Mézenc, en Haute-Loire. Dans un contexte politique tumultueux, son discours était très attendu.
Laurent Wauquiez a vu grand pour sa traditionnelle marche de rentrée au mont Mézenc. Plus de 500 personnes, dont une quarantaine de parlementaires, étaient attendues à ce rendez-vous politique instauré en 2012, aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche. Depuis sa démission à la présidence des Républicains et la débâcle aux Européennes, l'ascension du sommet se faisait dans la discrétion et en petit comité. L'édition 2024 a pris une tournure différente.
Donner l'image d'une droite unie
Le nouveau patron des députés de la Droite républicaine (ex-LR) à l'Assemblée s'est exprimé, en début d'après-midi, au cours d'un discours très attendu. "Vous savez à quel point c'est un rendez-vous qui compte pour moi. Cette année, vous êtes particulièrement nombreux. C'est un signe de notre volonté de se rassembler, se retrouver, se reconstruire, après les épreuves que nous avons traversées", a-t-il commencé, face aux parlementaires et sympathisants réunis dans la foule.
Pour la première fois, son homologue au Sénat Bruno Retailleau a fait le déplacement. Annie Genevard, secrétaire générale des Républicains, était également à ses côtés. De quoi donner l'image d'une droite unie, après des semaines tumultueuses liées notamment à l'alliance aux législatives du président des Républicains Éric Ciotti avec le Rassemblement National.
"Nous ferons barrage à LFI"
Laurent Wauquiez est revenu sur les résultats des élections législatives, lors desquelles Les Républicains ont obtenu 47 sièges à l'Assemblée. "Les Français ont imposé un triple rejet : celui de l'impuissance du "en même temps", celui de l'extrême-gauche, celui du Rassemblement national. Il y a en réalité l'attente qu'on leur propose autre chose et c'est notre responsabilité", a-t-il continué.
Alors que les tractations pour Matignon reprendront lundi, Laurent Wauquiez a déjà été reçu à l'Élysée, vendredi, dans le cadre des consultations voulues par Emmanuel Macron avant la nomination d'un Premier ministre. Au pied du mont Mézenc, le leader de la droite s'en est pris à La France Insoumise qu'il a qualifiée de "plus grand danger pour notre pays" et à laquelle "nous ferons barrage", taclant au passage la candidate de gauche à Matignon, Lucie Castets, dont il estime que "le seul titre de gloire est d’avoir ruiné la ville de Paris".
Vers un "pacte législatif" ?
Refusant toute coalition gouvernementale, Laurent Wauquiez est revenu sur le "pacte législatif" proposé une première fois le 22 juillet dernier pour faire passer des textes à l'Assemblée et "empêcher le blocage du pays". Celui-ci regroupe 13 textes reprenant des revendications de longue date de la droite, parmi lesquelles : lutter contre "l'assistanat", restaurer l'autorité ou encore renforcer le contrôle sur l'immigration.
Laurent Wauquiez a affiché une volonté claire, qu'il a développée pendant une quinzaine de minutes : revaloriser le travail. "Le chemin doit se construire autour d'une priorité : le travail, le mérite et l'effort", a proclamé celui qui souhaite notamment réformer le RSA. "Celui qui travaille n'est pas reconnu dans notre pays."
Démission officialisée
Redevenu député de la 1ʳᵉ circonscription de Haute-Loire le 7 juillet 2024, Laurent Wauquiez a dû rendre son siège de président de la région Auvergne-Rhône-Alpes comme le prévoit la loi sur le non-cumul des mandats. Sa démission, déposée jeudi 22 août, a entraîné celle de son exécutif. Le nom de son successeur n'est pas encore connu. De nouvelles élections sont programmées lors de la prochaine assemblée plénière, le 5 septembre.