Comment les agriculteurs de Haute-Loire s’adaptent au changement climatique

Depuis 15 ans, les caprices du temps deviennent de plus en plus contraignants pour les agriculteurs. Les chambres d'agricultures du Massif Central, l'Institut de l'élevage et un météorologue se sont associés pour s'adapter au climat et changer les cultures en Haute-Loire.
 

Plus trois degrés en hiver comme au printemps, c'est la tendance qui se profile en Haute-Loire d'ici 2050. Une chaleur et des aléas climatiques que certains agriculteurs observent depuis déja dix ans. Parmi eux, Bruno Ramousse, éleveur de vaches Limousines, a changé ses habitudes. Il cultive du méteil, un mélange de céréales et de légumineuses plus complet et plus précoce que la prairie classique. Il affirme : « On s’aperçoit vraiment du changement. On n’a pas tout à fait toutes les mêmes cultures. On change en variétés de céréales, ou variétés d’herbes. On prend des variétés différentes qui sont adaptées à ces changements climatiques ».

Adapter les cultures

Pour le moment la chambre d'agriculture en est au constat : la plaine autour de Brioude est déjà en déficit hydrique à 64 % . un plan d'adaptation se dessine pour mieux conseiller les agriculteurs appelés à diversifier leurs pratiques culturales. Mathias Deroulede, conseiller à la chambre d'agriculture 43 en production végétale souligne : « Si on est capable d’avoir un fourrage réduit avec un méteil produit tôt au printemps, après vous avez des dérobés estivaux plus tard, vous avez une luzerne plus adaptée à la sécheresse l’été. Grâce à ça, il y a différentes sources de production de fourrage, pour mieux passer les années difficiles. Vous pouvez aussi avoir des cultures faites à l’automne pour profiter d’un automne plutôt doux ».

Des expérimentations à venir

Pour être plus autonome en fourrage toute l'année, le troupeau de Limousines de Bruno a été réduit, les cultures et les périodes de récoltes sont étalées dans l'année pour faire face aux périodes longues de sécheresse. Ailleurs dans le département des expérimentations de cultures exotiques de sorgho ou de millet vont être mises en place.
 
Depuis 15 ans, les caprices du temps deviennent de plus en plus contraignants pour les agriculteurs. Les chambres d'agricultures du Massif Central, l'Institut de l'élevage et un météorologue se sont associés pour s'adapter au climat. En Haute Loire, il faut changer les pratiques de cultures. Intervenants : Bruno Ramousse, éleveur de vaches Limousines / Mathias Deroulede, conseiller à la chambre d'agriculture 43 Production végétale Equipe : E. Brot-Monnier / O. Martinet / D.Leyerloupt ©France 3 Auvergne
 

Quelle agriculture dans le Massif Central en 2050?


Le ministère de l'Agriculture a lancé, avec 11 Chambres Départementales d’Agriculture (Allier, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Haute-Vienne, Loire, Lot, Lozère et Puy-de-Dôme), le projet AP3C, sur 4 ans jusqu'à fin 2019 pour constater les modifications actuelles dans les cultures et trouver de nouvelles pratiques plus adaptées au réchauffement climatique. 

"Avec 85 % de surface en herbe, les prairies du Massif central stockent plus de 2 millions de tonnes de carbone par an" affirment les promoteurs de ce projet sur leur site internet. "En tant que principaux puits de carbone au même titre que les forêts, les systèmes agricoles jouent un rôle bénéfique dans la lutte contre le changement climatique tout en préservant les milieux ouverts herbacés. Des travaux sur l’adaptation des systèmes au changement climatique sont nécessaires pour adapter les systèmes de production."

Quelques conseils et observations sont déjà disponibles pour le monde agricole, d'ici 2050, dans un scénario de réchauffement minimal. Pour le maïs, la reprise de végétation serait plus précoce, et se poursuivrait jusqu'à l'automne. Idem pour les céréales, avec un risque de gel tardif maintenu. L'herbe ne pousserait plus en été dans les prairies, d'où cette recommandation d'une généralisation du pâturage tournant, accompagnée d'une hausse des capacités de stockage.

Tous les résultats du projet doivent être mis à disposition, gratuitement, pour les entreprises du secteur agricole et forestier concerné.
 
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