Les agriculteurs picards se mobilisent : "Les divorces et burn-out se multiplient parce qu’on ne peut plus. "

Alors que le gouvernement pourrait être censuré, les agriculteurs s'inquiètent. Les projets mis en place avec le gouvernement pour améliorer leurs quotidiens pourraient être reportés. Des manifestations et des négociations ont eu lieu toute la journée dans le centre-ville d'Amiens.

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Ils se sont donnés rendez-vous dès 11h devant la cité administrative d'Amiens ce mercredi 4 décembre. Les tracteurs qui transportent des tas de lisier occupent tout l'espace. À leur bord, quelque 200 agriculteurs, épuisés.

"Aujourd’hui, on a une précarité dans le travail parce qu’on sait que demain sera toujours plus difficile qu’aujourd’hui. Cette mobilisation, c’est un profond ras-le-bol, un dégoût par rapport à toutes ces normes. Il n’y a pas de perspective positive parce que je sais que chaque mois, il y aura toujours une règle plus dure. Les agriculteurs sur le terrain sont prêts à craquer. Les divorces, burn-out et se multiplient parce qu’on ne peut plus", confie Valentin Crimet, éleveur laitier.

Une part d'administratif trop grande 

En colère, ils exigent une réglementation moins stricte, mais aussi un allègement des contraintes administratives : "Moi, j’ai fait agriculteur pour élever des animaux et cultiver, pas pour remplir des dérogations ce mois-ci, que je recommencerai le mois d’après. On a des lois tellement strictes qu’on est obligés de demander des dérogations sans cesse et ce n’est pas notre métier. Il faut faire des lois réellement applicables. Ce n’est pas mon métier de faire un mi-temps d’administratif". 

À 15h, ils devaient être reçus par le préfet de la Somme, notamment pour discuter des retards de remboursement de leurs aides : "On demande aux agriculteurs de respecter des dates et on nous met la pression pour remplir nos dossiers en temps et en heure et l’administration ne suit pas sur le reste. Il nous faut des réponses aujourd’hui sur tous les dossiers qu’on a apportés ce matin. On est sur une année où les trésoreries sont très tendues et quand on attend des remboursements des 5 ou 6000 euros, c’est très compliqué", explique Régis Desrumaux, le président de la FDSEA de la Somme.

Une mobilisation dans un contexte politique tendu

Entre les bruits de moteurs et des pétards, Adrien Dupuy confie ses craintes : "On est dans un état de stress par rapport à la motion de censure parce qu’il y avait un certain nombre de choses qui étaient actées et qui pourraient être remises à plusieurs mois alors que certains acteurs ne peuvent pas attendre".

Il détaille : "Typiquement, les retraites des agriculteurs devaient être calculées sur les 25 dernières meilleures années et quand vous voyez que certains agriculteurs ont des retraites de 600 à 800 euros, c’est plus acceptable et c’est l’une des raisons pour lesquelles il ne faut pas qu’il y ait de motion de censure. Il faut que tout ça, ça passe. Cette loi pour libérer les entraves à l’agriculture, on l’attend depuis des années."

Quoi qu'il advienne du gouvernement, les agriculteurs ont d’ores et déjà prévu de poursuivre leur mobilisation dès la semaine prochaine. Ils ont déchargé leurs lisiers en guise de protestation. 

Avec Camille Di Crescenzo, 

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