L’Auvergnat Romain Bardet s'est montré critique sur le choix de Chris Froome de continuer à courir, malgré le contrôle antidopage anormal du Britannique à la Vuelta 2017, mais a précisé respecter son droit à courir.
"Je suis assez mal à l'aise de commenter sans arrêt un cas dont tout le monde, Froome le premier, est embarrassé", a déclaré à l'AFP l’Auvergnat Romain Bardet, mercredi 6 juin, au soir de la 3e étape du Critérium du Dauphiné.Le Français était invité à réagir après ses propos publiés par le journal flamand Het Nieuwsblad: "Si j'étais dans sa position, je n'envisagerais tout simplement pas d'être au départ du Tour de France et j'aurais honte de me retrouver lié à une telle affaire."
A sa place, je serais mal à l'aise
La substance en cause, le salbutamol, dans le contrôle anormal de Froome n'est pas de nature, suivant le règlement international, à lui interdire de courir. "A sa place, je serais mal à l'aise", avait déjà dit Bardet, qui a expliqué mercredi soir à l'AFP: "Ma position n'a pas changé. Mais, comme je l'ai déjà dit, je respecte le choix de Froome de courir. Je n'ai rien fait d'autre qu'estimer, à l'instar de Tom Dumoulin, que je ne le ferais pas à sa place, par conviction et parce que mon équipe fait partie du MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible). Il y a un principe de précaution dont je suis partisan. C'est une démarche volontaire qui n'engage que moi."
Le MPCC, auquel n'appartient pas l'équipe Sky de Froome, prévoit que, dans ce genre de cas, le coureur n'est pas autorisé à courir jusqu'à la résolution de l'affaire. Comme Bardet (AG2R La Mondiale), Tom Dumoulin, deuxième du dernier Giro derrière Froome, court pour une formation adhérente de ce Mouvement.
"Je regrette la course à la petite phrase", a ajouté le grimpeur auvergnat, sur le podium du Tour ces deux dernières années. "Je regrette que la polémique enfle à l'approche du Tour, que l'aspect sportif soit relégué au second plan derrière l'éventualité de la participation de Chris Froome. Cela devient douloureux d'avoir à s'exprimer sans cesse sur cette éventualité plutôt que sur l'enjeu sportif".
«La droiture de l'esprit consiste moins encore à juger de toutes choses qu'à savoir s'abstenir de juger. »
— Romain Bardet (@romainbardet) 6 juin 2018
Hyacinte de Charencey
Les convictions n’entravent pas le respect dû aux hommes et aux règles. La surenchère à la petite phrase n’est pas mon sport.