Le Norvégien Edvald Boasson Hagen a gagné la 19e étape du Tour de France, vendredi 21 juillet, à Salon-de-Provence. A la veille du contre-la-montre de Marseille, le classement final entre les trois premiers n'a pas changé. L'équipe de Romain Bardet veut croire en l'exploit.
À Salon-de-Provence, la ville de Nostradamus, qui multiplia les prophéties au XVIe siècle, le Tour s'est surtout projeté vers le second "chrono" de cette édition, dans tous les esprits après la victoire de Boasson Hagen (Norvège) de cette 19e étape.
Le peloton a rallié l'arrivée avec plus de douze minutes de retard et Froome a gardé son avance intacte sur Bardet, soit 23 secondes, et sur Uran, 29 secondes. Assez pour que le Britannique soit confiant avant le contre-la-montre dont il est censé être le meilleur spécialiste des trois.
Vers un exploit ?
À Düsseldorf, en ouverture du Tour, le vainqueur sortant -candidat à une 4e victoire- avait précédé Bardet de 39 secondes et Uran de 51 secondes.
Mais la distance était sensiblement plus courte (14 km contre 22,5 km à Marseille), la route glissante en raison de la pluie et la combinaison portée par le Britannique, avec des éléments aérodynamiques contestés par d'autres équipes, lui offrait sans doute un avantage supplémentaire.
À Marseille, Froome aura l'obligation de porter la combinaison réservée au maillot jaune par les organisateurs. Il aura aussi et surtout à franchir la côte de la Bonne Mère, la route qui mène à Notre-Dame de la Garde sur un raidillon de 1200 mètres, et à négocier la descente pour retrouver les avenues plates menant au stade Vélodrome.
Ce parcours, plus sélectif qu'à Düsseldorf, laisse un (très) mince espoir à Bardet, dont l'équipe AG2R La Mondiale veut croire en la possibilité d'un exploit. "Romain récupère très bien, il est toujours meilleur en fin de Tour", assure le manager Vincent Lavenu.
"Je vais me battre à fond", promet le Français. "Tant qu'on n'est pas aux Champs-Elysées... Je vais essayer de finir en beauté le Tour de France qui est déjà réussi."
Mais les chiffres parlent en faveur de Froome, deux fois sur le podium des JO dans le contre-la-montre (bronze à Londres et à Rio). Et surtout vainqueur à deux reprises d'un "chrono" du Tour, à Chorges en 2013 et à Megève l'an passé.
Uran, le challenger
La logique porterait même à placer Bardet derrière Uran, séparé du Français par un écart de 6 secondes seulement. Dans sa carrière, l'inconstant Colombien a même déjà gagné un contre-la-montre dans un grand tour (Giro 2014), sur un parcours accidenté.
"C'est 'Rigo' qui est la plus grande menace dans le chrono", confirme Froome. "Des coureurs du classement général, il est le plus fort... après moi".