À Sainte-Florine, en Haute-Loire, l’annonce de la suppression de 80 postes chez Valeo plonge les salariés dans l’incertitude. Un nouveau coup dur pour l’une des plus grosses entreprises du département, et dans un territoire déjà fragilisé par les fermetures d'usines passées.
L'équipementier automobile, Valéo, a annoncé, mercredi 27 novembre, la suppression de 80 postes, au sein de l'usine de Sainte-Florine (Haute-Loire) comptant près de 500 salariés. La ville, déjà marquée par des fermetures d'usines dans le passé, craint une nouvelle saignée. Pour les syndicats, c'est bien plus qu'une simple réorganisation, "c'est l'avenir du site et des familles qui est en jeu".
Une “baisse de production”
Sur les 80 suppressions prévues à Sainte-Florine, 45 concernent des départs contraints dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), tandis que 35 autres postes seront supprimés sous forme de départs volontaires (PDV).
À l'image de Michelin ou Ford, la direction de Valeo justifie ces suppressions à cause de la crise de l’automobile actuelle. « La production a beaucoup baissé ces dix dernières années, et il est maintenant impératif de procéder à un ajustement », explique un porte-parole du groupe à nos confrères de l’AFP. Ce dernier insiste également sur le fait que les opérateurs de production, contrairement aux autres secteurs, ne sont pas concernés par les départs contraints.
"Un choc"
Toutefois, la suppression de ces postes soulève des inquiétudes. Les syndicats, notamment la CGT et Force Ouvrière, ont vivement réagi à cette annonce. Selon Chantal Jouve, déléguée syndicale CGT pour le site de Sainte-Florine, la situation est d’autant plus surprenante que le nombre de suppressions de postes "était estimé à 35, avant d’atteindre 100". "C’est un choc, surtout dans une ville déjà touchée par les fermetures d’usines dans le passé", explique-t-elle. “Sainte-Florine, ancien bastion minier, a déjà connu des vagues de licenciements avec la fermeture des usines Ducellier, un traumatisme qui a laissé des traces profondes dans la ville”.
Le site de Sainte-Florine, spécialisé en R&D et employant des ingénieurs et des techniciens, est l’un des piliers industriels de la région. La question de la pérennité de cette activité est désormais sur toutes les lèvres. “Avec 500 CDI et plusieurs intérimaires, l’usine représente un poids économique important pour la Haute-Loire. Si on perd cette plateforme, qu'en est-il du futur du site ?", s’interroge Chantal Jouve.
La décision de Valeo, bien qu’elle semble s’inscrire dans une rationalisation nécessaire face à une crise du marché automobile, suscite un sentiment de frustration parmi les salariés, estime la déléguée syndicale . « Le marché de l’automobile va mal, c’est vrai, mais Valeo continue de réaliser des bénéfices », souligne-t-elle.
Dans les prochains mois, les négociations sur les modalités et le calendrier de ces suppressions de postes seront cruciales, notamment pour les salariés de Sainte-Florine. La CGT de Haute-Loire a, quant à elle, assuré envisager plusieurs actions si aucune réponse n’est “satisfaisante”.