INDUSTRIE. Coup dur pour l'équipementier cycliste Mavic qui ferme son usine historique, sa production délocalisée en Roumanie

Coup dur pour les dix-huit salariés de l'entreprise Mavic, qui a annoncé la fermeture prochaine de son usine historique de Saint-Trivier-sur-Moignans, dans l'Ain. Le célèbre fabricant de jantes de vélos était installé dans la commune depuis bientôt 60 ans. La production sera délocalisée en Roumanie.

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C'est une fermeture définitive qui est annoncée pour le début de l'année 2025. Mavic, fabricant de roues de vélos haut de gamme, va fermer son usine historique de Saint-Trivier-sur-Moignans dans l’Ain. 

Délocalisation en Roumanie

Cet équipementier, qui a aussi participé aux belles heures du Tour de France jusqu'en 2020, compte deux sites en France, à Épagny-Metz-Tessy, en Haute-Savoie et à Saint-Trivier-sur-Moignans. Le siège de l'entreprise est installé près d'Annecy. 

La fermeture de cette unité de production de roues et de jantes en aluminium devrait entraîner la suppression d'une quinzaine de postes. Afin de réduire les coûts, l'entreprise va transférer la totalité de sa production en Roumanie. Mavic, qui produisait déjà une partie de ses jantes alu dans ce pays, a décidé d’y délocaliser l’ensemble de sa production. Outre les 18 emplois de l’usine de l’Ain, 15 postes seront supprimés au siège haut-savoyard.

"On nous dit le Made in France, le Made in France, mais quand ça part en Roumanie, le Made In France n'est pas là. On a les compétences, on a tout", déplore Patrick Clertant, salarié du site de Saint-Trivier-sur-Moignans. Un vrai gâchis pour cet opérateur qualifié qui doit partir à la retraite dans cinq ans.  

Situation critique

Depuis 1966, l’entreprise au logo jaune et noir produisait dans l'Ain des jantes aluminium haut de gamme. L'usine était présentée comme un centre d’excellence. Jusqu'à deux millions de jantes en aluminium par an sont sorties de ses ateliers. Mais son histoire a été ponctuée de périodes difficiles. En 2020, l'entreprise a connu un redressement judiciaire avant son rachat par le groupe Bourrelier. Un rachat qui avait redonné de l'espoir aux salariés. Ces derniers déchantent aujourd'hui. L'annonce de cette fermeture est un coup dur pour les opérateurs du site aindinois.

"On avait toujours espoir que ça redémarre. Mais au final, non," explique Elisabeth Marie-Mokrane, opératrice contrôle qualité. "On était les derniers rescapés. Douze opérateurs. Je ne dirais pas que c'est la suite logique de ce qu'on a vécu, mais ce n'est pas loin", explique Didier Barbaque, opérateur polyvalent. 

Deux ans après le boom du vélo, lié au Covid, la donne a changé. Les ventes sont en chute libre. Mavic a enregistré une perte de 13 millions d'euros l'an dernier. La production mondiale est en crise. L'entreprise fait également face à la concurrence des roues carbone asiatiques.

Réorganisation industrielle

Les dirigeants de Mavic doivent faire des choix stratégiques pour sauver la marque. Pour la direction, cette délocalisation est une question de survie."On ne voit pas ce segment de marché reprendre d'une façon suffisante. Pour pérenniser Mavic et lui permettre de revenir à l'équilibre, on doit réorganiser notre structure industrielle", assure le directeur général, Alberto Morgando. 

La situation critique a été comprise par les syndicats. Ces derniers veulent aujourd'hui se battre pour les 33 salariés qui vont perdre leur emploi. "Économiquement, il faut faire quelque chose. On en est tous conscients. S'il faut passer par là pour sauver la marque, pas de souci. Mais que les salariés licenciés partent dans de bonnes conditions, c'est tout ce qu'on demande", explique Jonathan Malassagne, élu CFDT du CSE. 

Les négociations avec la direction doivent se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine. En l'absence d'accord, les salariés se disent prêts à se mobiliser. 

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