A Chanteuges, en Haute-Loire, un vent de contestation souffle sur le projet de microcentrale électrique, dont le chantier a déjà commencé. L'équipement doit produire l'équivalent de la consommation annuelle en électricité de 130 foyers. Les opposants dénoncent un aménagement démesuré.

Le choix de l'emplacement n'est pas lié au hasard. A Chanteuges, en Haute-Loire, une microcentrale électrique doit être implantée sur le site d'un ancien moulin. La communauté de communes du Val d'Allier a profité du droit d'eau lié à sa présence pour lancer ce projet contesté.
Un projet d'électricité verte, pourtant. "C'est de l'énergie renouvelable, on est dans la transition énergétique", souligne Gérard Beaud, le président la communauté de communes. Mais au bord de la Desges - la rivière qui alimentera la microcentrale, cela fait des vagues.


Un projet démesuré ?

L'équipement devrait coûter plus de 700.000 euros et produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 130 foyers.
Démesuré, pour les opposants, qui mettent en avant "un bénéfice énergétique plus que modeste".  "La microcentrale", écrivent-ils dans un communiqué, "aurait une puissance nette de 76 kW, soit 39 fois moins qu'une seule éolienne terrestre d'aujourd'hui".
Et de pointer le débit irrégulier de la Desges. "Depuis 4 mois, il est de l'ordre de 400 litres/sec, c'est grosso modo le débit réservé à la rivière. Ca veut dire que depuis 4 mois, la microcentrale ne fonctionnerait pas", affirme Ivan Joumard, président de "Chanteuges Préservation du Patrimoine".


Les défenseurs du saumon inquiets

Avec d'autres associations, il demande l'arrêt du chantier. Appuyé notamment par les acteurs de la protection du saumon. Car la rivière alimente en eau le Conservatoire national du saumon sauvage, basé à Chanteuges. La structure produit chaque année 2 millions de jeunes saumons sauvages destinés à renforcer une population au bord de l'extinction.
"On peut à certains moment de dysfonctionnement de la centrale, si ça n'est pas prévu dans sa conception, avoir un déficit en eau et devoir s'approvisionner avec l'Allier, ce qui n'est pas toujours compatible avec la vie de notre poisson en fonction des températures qu'on rencontrera le moment donné", s'inquiète son directeur, Patrick Martin.


"On ne touche pas à la qualité de l'eau"

Altération de la rivière, blocage de la migration des poissons... Face aux arguments avancés, les porteurs du projet se veulent rassurants. 
"On ne touche pas à la qualité de l'eau", soutient Gérard Beaud. "On suit la réglementation, on s'y astreint. Depuis le début, on a mis autour de la table les services de l'état". Le président de la communauté de communes souligne l'intérêt économique du projet qui permettra de financer l'auberge intercommunale de Chanteuges, mais aussi une nouvelle passe à poisson sur la Desges. 

Les travaux ont commencé avec l'autorisation de l'administration. Mais l'affaire pourrait bien se poursuivre sur un autre terrain, les opposants envisagent de saisir le tribunal

En Haute-Loire, des associations s'opposent à l'implantation d'une microcentrale électrique. Elles craignent notamment une altération de la rivière. Intervenants : Ivan Joumard, président "Chanteuges Préservation du Patrimoine" ; Patrick Martin, directeur Conservatoire national du saumon sauvage ; Gérard Beaud président Communauté de communes du Val d'Allier




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