Coronavirus : le festival de musique de La Chaise-Dieu annulé à son tour

Le célèbre festival de musique de La Chaise-Dieu en Haute-Loire n’aura pas lieu comme prévu du 20 au 30 août cette année. Les organisateurs ont dû se résoudre, ce samedi 16 mai, à l'annulation de cette 54e édition à cause de la pandémie de coronavirus COVID 19.

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C’est l’un des grands rendez-vous de l'été de la musique classique, baroque et symphonique notamment, mondialement connu et reconnu. Le festival de La Chaise-Dieu en Haute-Loire n’aura pas lieu cet été à cause de la pandémie de coronavirus COVID 19. Les organisateurs ont pris la décision ce samedi 16 mai, la mort dans l’âme. Depuis sa création, en 1966, par le pianiste d’origine hongroise György Cziffra, ce sera la 3e année sans festival à La Chaise-Dieu.

Année blanche


Il avait résisté en 1968 et aussi en 2003, l’année où les intermittents du spectacle manifestaient. Depuis son lancement, il n’avait été interrompu qu’en 1970 et 1972. Mais cette année, les organisateurs du festival de musique de La Chaise-Dieu, à l’instar de nombreux autres organisateurs d’évènements culturels en France et notamment le festival Berlioz à La Côte-Saint-André en Isère, se sont résolus à une décision douloureuse. Ce samedi 16 mai, à l’issue d’un conseil d’administration, ils ont annoncé le report de la 54e édition, prévue du 20 au 30 août prochain. La décision a été prise à l'unanimité de la vingtaine de membres de l'association organisatrice.
« Tout était calé, le programme était imprimé et allait être dévoilé, nous étions prêts et là, il va falloir tout détricoter ». C’est la mort dans l’âme que la responsable des relations avec la presse régionale, Agnès Souche, commente cette décision.
"Nous sommes contraints à une année blanche, une annulation pure et simple, pour des raisons sanitaires, règlementaires et aussi économiques", explique Julien Caron, le directeur du festival de La Chaise-Dieu. "En effet, maintenir le festival contre vents et marées risquait de compromettre le long terme". Il ajoute : "L'ADN du festival, ce sont les grands ensembles de musiques symphonique et sacrée, on ne pouvait pas le maintenir, nous avons pris une décision de prudence et de responsabilité".
En tous cas, pour lui, la détermination du festival à continuer après cette année blanche reste intacte.

Plusieurs possibilités pour ceux qui ont déjà réservé

C'est le chef d'orchestre français Hervé Niquet à la tête de son ensemble baroque "Le Concert Spirituel" qui aurait dû ouvrir ce 54e rendez-vous avec des musiques italiennes des XVI et XVIIe siècles. Le festival devait, comme chaque année, accueillir un millier d'artistes lors de 26 concerts programmés, avec de grands noms de la musique classique comme le violoniste Renaud Capuçon, présent trois jours à La Chaise-Dieu. Certains mélomanes fidèles, adhérents à l'association de La Chaise-Dieu, avaient déjà commencé à reserver leurs places depuis le 5 mai. Ils pourront être intégralement remboursés ou obtenir un avoir pour l'année prochaine ou encore convertir leurs achats en don au profit de l'association. 
Pour ce qui est des engagements qui avaient été pris avec les artistes, ce sera au cas par cas, précise Julien Caron. "Soit un report du programme prévu en 2020 à l'année prochaine ou dans deux ans, soit nous les inviterons dans un autre programme, dans certains cas ce sera une annulation pure et simple avec de possibles indemnisations". En tant qu'employeur pour la durée du festival, il n'exclut pas de recourir au chômage partiel par solidarité pour les intermittents du spectacle.

 

Déçus mais pas étonnés


A La Chaise-Dieu, le festival, c’est l’évènement de l’été et de l’année, le point d’orgue de la saison touristique. Durant dix jours, la petite cité de Haute-Loire s’anime et se métamorphose. Les rares hôtels locaux, les restaurants et les boutiques se remplissent de clients souvent aisés. Les organisateurs estiment que la dépense moyenne est d'environ 80 euros par jour et par festivalier hors billeterie.
Lionel Degreze, le propriétaire d’un hôtel-restaurant voisin de l’abbatiale, n’est pas étonné de cette annulation. « L’abbatiale, ce n’est pas le Zénith ! Il y avait des contraintes difficiles à surmonter pour accueillir les artistes et le public dans de bonnes conditions cette année ». Le festival représente 10% de son chiffre d’affaires, estime-t-il. « On ne rattrapera pas la perte ».  Son collègue restaurateur Etienne Collery est lui aussi très déçu. « Nous avions déjà eu des réservations de festivaliers, certains viendront quand même, pour profiter du calme du village. Il y aura un manque à gagner, c’est sûr, mais il faut penser à la santé en priorité, d’autant que le festival est fréquenté en partie par un public âgé et donc fragile ».
Le maire de La Chaise-Dieu, André Brivadis, lui aussi est bien triste de cette annulation. « Le festival, c’est une vitrine, une bonne publicité pour notre commune. Les retombées sont difficiles à quantifier, mais la fréquentation oscille autour de 20 000 personnes ces dernières années ». Lui, il aurait aimé qu’un ou deux concerts soient tout de même proposés pour marquer le coup, « que ce ne soit pas le vide total », comme il dit. L'équipe organisatrice va voir comment "rester visible cet été". Le maire pourra se consoler un peu, début juillet, avec l’ouverture au public de l’abbatiale (un mois plus tard que prévu) et de sa toute nouvelle muséographie. L’an dernier, l’ambiance était toute autre en effet à La Chaise-Dieu avec le retour des tapisseries, un ensemble unique de 14 tapisseries du XVIe siècle, entièrement restaurées, un des trésors qui attirent sur place de nombreux visiteurs.




 
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