Alors que la crise sanitaire se prolonge, qu’en est-il des clubs de handball ? Comment retenir les licenciés ? Comment garder le lien et entretenir l’esprit de ce sport collectif ? Dans le département de la Haute-Loire, treize clubs amateurs attendent la reprise des compétitions...au plus tôt.
Le club de St-Germain-Laprade/Blavozy (Agglo du Puy-en-Velay), un des plus importants avec celui du Puy-en-Velay, constate une baisse du nombre de ses licenciés en cette deuxième année sans championnat. L’espoir des séniors filles en N3 qui visaient la montée en N2 s’amenuise, tout comme les ressources financières directes : « Nous n’avons plus de rentrées d’argent liées aux animations, deux lotos annulés, plus de fête locale, plus de vide-grenier » (NDLR : plus de 20 000 euros en moins), témoigne la présidente du club Mireille Bonnet. Même si la Fédération Française de Handball a laissé aux clubs sa part fédérale retenue sur les licences, et malgré un soutien moral des instances du handball, la deuxième année sans véritables échanges sportifs pèse sur la vie des clubs. Celui de St-Germain-Laprade/Blavozy propose cette année à ses 258 licenciés de rembourser leurs engagements alors que deux matchs seulement ont pu être disputés à l’automne dernier par chacune de ses quinze équipes.
Entretenir la flamme du sport collectif
Mais avec deux salariés et un contrat d’apprentissage, il faut pourtant entretenir la flamme. En proposant des sorties plein air en VTT ou à pied et des créneaux d’entraînement sur le stade de foot en extérieur. Il faut respecter les règles de distanciation, deux mètres entre les joueurs et des échanges de ballon limités, sans contact ; interdiction pour les parents de se regrouper ; désinfection du matériel. La présidente du club constate : « c’est difficile de garder un bon état physique des joueurs, qu’ils continuent de faire du sport chez eux, le risque c’est les blessures à la reprise, surtout chez les plus grands ».
"nous ne retrouverons pas nos licenciés perdus tout de suite"
Le monde du handball associatif s’adapte et tente de mobiliser les joueurs surtout les adultes et les bénévoles en prévoyant la saison future. Peut-être en septembre 2021 ? Le président du comité départemental Christian Eymard veut y croire : « nous ne retrouverons pas nos licenciés perdus tout de suite (NDLR : 25 % de perte cette saison en Haute-Loire). Il va falloir remobiliser les dirigeants de clubs, les bénévoles, les encadrants et même les salariés. Nous réfléchissons à comment renouveler les effectifs de jeunes joueurs, en intervenant dans les écoles par exemple. Nous pensons aussi à une aide financière aux clubs les plus en difficulté. » Le handball ne fait pas exception, tous les sports de salle souffrent pour la deuxième année consécutive. L’enjeu aujourd’hui est de prévoir la reprise dans les meilleures conditions, sans trop de pertes.