Première victoire française au Critérium du Dauphiné : Alexis Vuillermoz a remporté la deuxième étape du Critérium du Dauphiné, lundi 6 juin à Brives-Charensac (Haute-Loire), et a endossé le maillot jaune de leader.
C'est un cocorico cycliste qui fait du bien : la victoire d'Alexis Vuillermoz lors de la deuxième étape du Critérium du Dauphiné. Au bout d'une longue échappée mal maîtrisée par le peloton, il en profite pour enfiler le maillot jaune de leader en ce lundi de Pentecôte.
Pourtant, dans cette étape accidentée de 169,8 km sur les plateaux d'Ardèche et de Haute-Loire, c'est bien le champion de Belgique Wout van Aert qui s'est montré le plus rapide, comme la veille.
Mais il a sprinté pour la sixième place, à cinq secondes du groupe de tête qui s'est disputé la victoire tout près du Puy-en-Velay.
Le neuvième succès de sa carrière
Pour son bonheur, Vuillermoz a renoué avec le succès, le neuvième d'une carrière qui a pour point d'orgue une étape du Tour de France 2015 (à Mûr-de-Bretagne) mais le premier depuis la Drôme Classic en février 2019.
Le puncheur du Jura a devancé ses compagnons d'échappée et provoqué l'échec du Breton Olivier Le Gac, qui a fait figure de vainqueur jusqu'à 100 mètres de la ligne.
"Le sprint était un peu décousu. J'ai vu Olivier lancer le sprint de très loin aux 300 mètres, il a fait un petit break. Je ne pensais pas pouvoir revenir mais j'ai vu qu'il coinçait un peu aux 50 mètres", a expliqué le vainqueur du jour qui a franchi la ligne devant le Norvégien Anders Skaarseth.
Il revient de (très) loin
Vuillermoz, rayonnant, a rappelé être passé par des durs moments depuis douze mois et sa chute dans le contre-la-montre du Tour de Suisse :
"Il y un an, je me fracturais le bassin. Les médecins avaient dit que c'était la fin de ma carrière. J'ai même eu peur pour la vie, je me suis retrouvé en soins intensifs. Je ne savais pas si j'allais continuer le vélo !"
Alexis Vuillermoz
En 2022, le coureur de Saint-Claude estime avoir réalisé son meilleur début de saison, "en terme de points UCI". "Il manquait seulement la victoire, c'est la cerise sur le gâteau", s'est réjoui Vuillermoz, 10ème en avril de la Flèche wallonne.
Le Français a remercié longuement son équipe TotalEnergies pour lui avoir permis de travailler surtout ses qualités de puncheur. "J'ai des limites en haute montagne", a estimé l'ancien lieutenant de Romain Bardet chez AG2R La Mondiale.
"On verra bien, tant pis pour demain"
Vuillermoz, qui est âgé de 34 ans, s'est retrouvé à l'avant contrairement au plan de sa formation: "Ni Edvald (Boasson Hagen) ni moi, devions aller dans l'échappée afin de garder des forces pour la prochaine étape. Mais le coup est parti et je me suis dit "on verra bien, tant pis pour demain". Je n'y croyais pas vraiment mais c'est le vélo que j'aime, l'offensive."
Son premier maillot jaune
Au bout de l'aventure, le Jurassien a revêtu son premier maillot distinctif, "un rêve de gamin". Même s'il s'attend à payer les efforts dans la prochaine étape, longue de 169 kilomètres de Saint-Paulien (Haute-Loire) à Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme).
Le parcours de moyenne montagne se conclut par une montée de 6,2 kilomètres à 5,6 % de pente moyenne et les écarts sont réduits au classement puisque le nouveau leader compte seulement 5 secondes d'avance sur van Aert (4e) et 15 secondes sur les candidats à la victoire finale.