Un atlas de la biodiversité communale est une démarche qui permet à un territoire de connaitre de préserver et de valoriser son patrimoine naturel. Pour cela elle peut faire appel à vous pour répertorier la faune sauvage : particuliers, chasseurs, associations, chacun peut participer. C’est le cas à Fay-sur-Lignon en Haute-Loire où la constitution de l’atlas communal a débuté cet été.
Lièvres, loutres, ratons-laveurs, l’éco-site de Fay-sur-Lignon (Haute-Loire) abrite déjà de nombreuses espèces. Un atlas de la biodiversité est en préparation afin de recenser la faune sauvage. Situé sur une ancienne retenue d’eau artificielle, l’éco-site a été le point de départ de la démarche. Ici la végétation a repris ses droits et les animaux ont retrouvé un écosystème qui leur est favorable. L'atlas communal va permettre de mieux les répertorier. Jonathan Russier, président de l’association Sismae, coordinatrice de l'atlas de la biodiversité explique : « L’idée est de savoir où se trouve la biodiversité sensible mais aussi la biodiversité ordinaire. Cela permet de pouvoir réfléchir en amont des projets et de se dire que ce n’est pas parce qu’on est propriétaire à tel endroit qu’il faut faire un projet à cet endroit-là. On regarde ce qu’il y a comme espèces et on peut le prendre en compte plutôt que le découvrir lors des études environnementales ».
"On voudrait en faire un site de biodiversité"
Classé Natura 2000, ce site des berges du Lignon est déjà tout à fait remarquable. Ici, l’atlas pourrait permettre de pousser la démarche un peu plus loin. Christian Chorlier, maire de Fay-sur-Lignon, indique : « On est sur deux pistes : soit un espace naturel sensible, soit une réserve naturelle régionale. On voudrait en faire un site de biodiversité pour faire connaître à tous l’importance de la protection de l’environnement ». Cela permet surtout aux communes de savoir quelles espèces vivent sur leur territoire sans passer par des études environnementales : « Ce sont des études qui prennent du temps, de l’argent et qui retardent les projets », affirme Jonathan Russier.
Identifier les espèces
De plus, cela permet selon lui de valoriser la biodiversité locale auprès des habitants, des écoles, des touristes… « C’est un volet important. On forme les gens à reconnaître une espèce ou un groupe d’espèces. Cette année, c’est un groupe assez simple, les amphibiens : les grenouilles, les tritons, les dragons et les serpents. Les habitants sont invités, dès qu’ils en voient un, à le prendre en photo et nous l’envoyer. » L’association Sismae se charge ensuite d’identifier l’animal et d’expliquer à l’auteur de la photo comment le reconnaître. Certaines espèces d’amphibiens peuvent également être identifiées grâce à leur chant, n’hésitez pas à enregistrer des audios ou des vidéos.
Un inventaire "exhaustif"
A Fay-sur-Lignon, chacun peut contribuer à la constitution de cet atlas par une photo ou un son d’un animal qu’il a pu croiser. Parfois il n’y a pas besoin de chercher très loin, selon Kilperic Louche, écologue à l’association Sismae : « Forcément, les bourgs sont toujours constitués autour d’un point d’eau, qui dit point d’eau dit de la vie autour. Vie humaine, mais pas que, il y a de petits animaux qui peuvent vivre autour et dedans, un peu comme dans des mares. » Qu’elle soit ordinaire ou exceptionnelle, mieux connaitre la biodiversité d’un territoire permet de mieux la préserver. En France, plus d’un millier de commune a déjà lancé son atlas communal, pour réaliser un inventaire « assez complet et exhaustif » qui servira ensuite de base de travail. Une dizaine de participations a déjà été enregistrée.
-Propos recueillis par Laurent Cluzel pour France 3 Auvergne