Ce dimanche 9 octobre, en Haute-Loire, à Mazeyrat-d'Allier, plus de 500 personnes se sont rassemblées au pied de l'antenne relais de téléphonie mobile source de mauvaises ondes pour l'élevage de vaches à lait d'une ferme située à 200 mètres du pylône. Depuis l'installation de l'antenne, les agriculteurs associés ont constaté une baisse importante de la production de lait et une dégradation de l'état de santé des animaux. Les habitants du village, des associations et des partis politiques ont demandé que l'antenne soit momentanément arrêtée, comme préconisé par un expert judiciaire.
A Mazeyrat-d’Allier en Haute-Loire, plus de 500 personnes se sont rassemblées ce dimanche 9 octobre. Un défilé dans la rue du village, un cortège jusqu'à l'antenne relais, comme un rassemblement funèbre au chevet de l'élevage de Frédéric Salgues. Avec ses 2 associés il a jeté l'éponge, vendu ses vaches pour se consacrer uniquement à la culture de ses terres. Frédéric Salgues, du GAEC du Coupet, explique : « On est en train d’arrêter l’élevage parce qu’il n’y a pas d’issue. On ne peut pas continuer pendant des années à perdre de l’argent ».
Une décision de justice contestée
Tous ici parlent d'un passage en force de la justice au profit des opérateurs de téléphonie mobile. Alors que le tribunal administratif avait ordonné au printemps dernier un arrêt de l'antenne pendant deux mois, le Conseil d'Etat a cassé cette ordonnance. Résultat : l'expert ne pourra pas vérifier le lien de cause à effets entre le fonctionnement de l'antenne et le mal-être des animaux. Claire Balmelle, habitante de Mazeyrat- d'Allier, souligne : « On est là par solidarité. On n’est pas contre les ondes, on a tous un téléphone dans la poche, on en a besoin. Après, on aurait aimé qu’ils appliquent la décision de justice, couper pendant un certain temps et voir si ça venait réellement de l’alimentation de l’antenne ». Christian Tantel, habitant de Mazeyrat-d'Allier, ajoute : « Je suis très triste pour eux, très inquiet. Ils doivent être endettés. C’est bien qu’il y ait du monde mais c’est un petit peu tard ».
Des éleveurs dans l'attente
Le GAEC du Coupet espère que l'expertise judiciaire ira jusqu'au bout et sera bien rendue en février prochain. Une attente fataliste. Géraldine Jammes, du GAEC du Coupet, précise : « La décision du Conseil d’Etat est honteuse, je trouve, mais après c’est comme ça. On espère qu’un jour ça ira ».
Diverses associations ont profité du rassemblement pour parler des ondes électromagnétiques, suggérer une réduction générale de la puissance des antennes. Elles ont demandé aux opérateurs d'être plus à l'écoute des êtres vivants électro sensibles.