Le gouvernement a autorisé l'abattage de 40 loups au plan national (le 18 juillet) pour les 12 prochains mois. En Haute-Loire, la mesure ne satisfait pas. Les éleveurs sont inquiets même si la dernière attaque de troupeau avérée remonte à 3 ans.
Le loup a fait son retour en France il y a un quart de siècle dans les Alpes du Sud.
C'est une espèce protégée, une espèce qui est devenue l'ennemie des éleveurs de moutons. Les attaques se multiplient. Il y en a eu 3.000 l'an dernier.
Alors même si la Haute-Loire et l'Auvergne sont plutôt épargnées, les éleveurs suivent de près le plan loup.
Intervenants : Claude Font; responsable dossier loups et prédateurs à la Fédération Nationale Ovine; Franck Chastagnol, réseau Écologie Nature Haute-Loire
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©France 3 Auvergne
L'abatage autorisé de 40 loups au plan national ne les satisfait pas.
"C'est largement insuffisant. C'est ce que l'on a fait en termes de prélèvement l'année dernière sur deux régions, l'Auvergne-Rhône-Alpes et PACA et on ne tient pas compte des nouvelles zones prédatés tel l'Aveyron où il y a 700.000 brebis où il y a des attaques tous les jours où les éleveurs subissent la prédation", affirme Claude Font; responsable dossier loups et prédateurs à la Fédération Nationale Ovine.
Il y aurait officiellement 360 loups sur l'ensemble du pays. Une augmentation de plus de 20% en un an selon les éleveurs qui demandent des mesures plus efficaces.
Pour les défenseurs de l'environnement et de la biodiversité, le loup a sa place dans la nature. Il contribue à réguler les populations de grands gibiers, de cerfs et de sangliers notamment.
Pour Franck Chastagnol, naturaliste et militant au réseau Écologie Nature Haute-Loire, les tirs de prélèvement ne règlent pas la cohabitation avec les éleveurs, bien au contraire :
"On ne sait pas si ce sont les loups qui ont impacté les troupeaux et on ne sait pas quels impacts cela pourra vraiment avoir par la suite. On sait en tout cas que cela déstructure les meutes."
Et de poursuivre : "cela peut les éclater et cela peut les rendre plus présents dans les territoires alors qu'elles étaient plus concentrées dans certains espaces. Donc on peut avoir des effets pervers sur cette chasse à tout va. Pour nous, ce n'est pas la solution".
Pour les défenseurs de la nature, il faut donc apprendre à vivre avec le loup, adapter la taille des troupeaux, les surveiller et avoir des clôtures et des chiens de protection, dans les zones victimes d'attaques du loup.
Une cohabitation bien difficile, tant les positions des uns et des autres sont éloignées en France.