Durant les douze prochains mois, 40 loups pourront être abattus, selon un arrêté du Gouvernement daté de ce mardi 18 juillet. Il entend ainsi limiter les dégâts sur les troupeaux.
Ce mardi 18 juillet 2017, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, ont signé l’arrêté fixant à 40 le nombre maximal de loups dont le prélèvement pourra être autorisé pour la période 2017-2018.
Au-delà d’un seuil intermédiaire de 32 loups, les tirs de prélèvement ne seront plus autorisés. Seuls des tirs de défense ou de défense renforcée pourront avoir lieu, lorsque les loups sont en situation d’attaque et l’éleveur en situation de défense de son troupeau.
Les autorisations de tirs de loups sont délivrées par les préfectures dans le cadre d’un quota, décidé par le gouvernement par arrêté ministériel, pour une année s’établissant de juillet à juin.
En concertation avec les représentants des éleveurs et les organisations non gouvernementales, une étude a été lancée pour mesurer l’efficacité des tirs sur la prédation de l’animal vis-à-vis des troupeaux.
Dans les prochains mois, l’ensemble du dispositif sera revu à la lumière des études existantes et dans la perspective de l’établissement du prochain plan Loup 2018/2022. Ce plan fera l’objet d’une concertation à partir de la rentrée et sera mis en œuvre en janvier 2018. Il adaptera l’utilisation des outils en place, développera les stratégies de protection et de défense, ainsi que l’accompagnement des éleveurs, que ceux-ci soient localisés dans les foyers d’attaque ou sur les zones où l’espèce tend à se développer et à s’installer.
" Je fais confiance à la concertation et à la dynamique collective pour construire un nouveau dispositif qui satisfasse les ONG et les éleveurs, tous soucieux de la protection de la nature et de la pérennité des activités d’élevage nécessaires à l’alimentation des français et à la préservation des espaces naturels ", a précisé Nicolas Hulot.
Les éleveurs mobilisés
La tâche sera ardue. Ce chiffre de 40 abattages autorisés a été vivement critiqué par plusieurs organisations de protection de l'environnement, qui remettent en cause la pertinence de cette méthode pour diminuer les dégâts sur les troupeaux.
Elles préconisent de se limiter à des tirs d'effarouchement. "L'arrêté poursuit la gestion calamiteuse de ce dossier engagée par le précédent gouvernement", ont estimé France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, la Ligue de protection des oiseaux et le WWF.
Ces organisations demandent que le prochain plan de gestion "permette au loup, espèce protégée, d'avoir des perspectives de présence pérenne dans notre pays".
Le syndicat agricole FNSEA a salué la publication de l'arrêté "après 20 jours d'attente" mais regrette que "le plafond de 40 loups n'ait pas pris en compte l'évolution exponentielle de la population de loups (360 loups, soit + 22% en un an) ainsi que l'explosion des attaques (plus de 10.000 bêtes tuées en 2016)".
Les éleveurs estiment que les mesures de protection (barrières électriques, chiens de garde, etc.), pour lesquelles ils reçoivent des aides, sont contraignantes (regroupement des troupeaux, présence physique jour et nuit) et ne permettent pas d'éviter toutes les attaques. Ils demandent des abattages plus nombreux et pour certains le déclassement comme espèce protégée.
Une situation très complexe
Face au blocage frontal entre éleveurs et défenseurs de la faune sauvage, Nicolas Hulot le nouveau Ministre de l'Ecologie a du pain sur la planche. Comment dénouer ce dossier complexe et brûlant ?
Peut-être en commençant par commander une étude scientifique incontestable sur l'efficacité des tirs. Leur influence sur une baisse des attaques n'est toujours pas prouvée.
Systématiser et développer la protection des troupeaux serait-elle la meilleure solution ? Ou faut-il réguler, voire éradiquer le loup... s'il n'est pas déjà trop tard ?!
Toutes ces questions sont abordées dans le web dossier très complet élaboré par nos confrères du Figaro. Pour tenter de se faire sa propre idée, au-delà des clichés.