Mercredi 11 octobre, devant les assises de Haute-Loire, la Cour a entendu le témoignage de 2 surveillantes pénitentiaires qui révèlent des confidences de la mère de Fiona alors incarcérée. Des révélations qui ont jeté le trouble.
Elle n’avait jamais témoigné dans ce dossier. Appelée à la barre de la cour d’assises de Haute-Loire, une surveillante pénitentiaire a confié aux jurés les confidences de Cécile Bourgeon lors de son incarcération.
Elle indique que, lors d'une pause, le 21 novembre 2016, Cécile Bourgeon s'est confiée sur l'affaire, sans que la surveillante ne pose aucune question. L'accusée aurait avoué qu'elle avait porté "des coups de pieds sur les fesses" de Fiona, et que "ce qui s'était passé était un accident". Elle aurait détaillé la matinée de la mort de la fillette à la surveillante.
« Pourquoi s’est-elle confiée à vous ? » interroge le président. « Elle avait besoin de parler » répond la surveillante qui confirme avoir rédigé un rapport de ces confidences et les avoir transmises à sa hiérarchie.
C’était un accident. Je l’ai mise dans un sac sur les sièges arrière dans la voiture
L’avocat de l’association Enfance et partage, qui est partie civile, ne cache pas son scepticisme quant à l’honnêteté des confidences. "Peut-on totalement exclure que, sous cette forme de confidence, l'accusée ne procédait pas à une forme de manipulation?" interroge Maître Constantino.
L’avocat général demande alors à Cécile Bourgeon de s’expliquer sur sa confession et notamment sur une phrase : « C’était un accident. Je l’ai mise dans un sac sur les sièges arrière dans la voiture ». Réponse de Cécile Bourgeon : « C’est que c’était un accident, que la mort n’avait pas été voulue ».
Et l’avocat général de poursuivre : « Mais tout ce processus : la mettre dans un sac, prendre la voiture, nettoyer l’appartement, faire croire à une disparition… Ce n’est pas en faire beaucoup pour un simple accident ? ». « On a réagi comme ça parce qu’on avait pris beaucoup de drogue, de médicaments » explique Cécile Bourgeon. « Alors de quoi est morte Fiona ? » interroge l’avocat général. « Je ne sais pas. Je ne suis pas médecin » répond Cécile Bourgeon.
Quelques jours avant sa confidence, Cécile Bourgeon s’était livrée à une autre surveillante pénitentiaire, à Riom. C’était le 8 novembre 2016. Elle lui dira que c’est Berkane Makhlouf qui a eu l’initiative d’enterrer le corps de Fiona. Elle expliquera que Makhlouf était violent avec elle et Fiona et que le soir du drame Berkane Makhlouf aurait à nouveau frappé Fiona.
"Mais comprenez, Mme Bourgeon » lance le président, « que si vous reconnaissez ce que votre surveillante a dit, cela sous-entend que vous reconnaissez que Fiona est décédée suite à "un accident" dû aux violences de M. Makhlouf... ».
Réponse immédiate de Berkane Makhlouf : « Je ne suis pas d’accord avec ça ! »