Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf a débuté lundi 9 octobre devant la Cour d'assises de Haute-Loire, au Puy-en-Velay. Les deux accusés comparaissent pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Retour sur la première semaine d'audience.


Condamnée en première instance à 5 ans de prison pour quatre délits, dont ceux de "non-assistance à personne en danger" et "dénonciation de crime imaginaire", pour avoir élaboré le scénario de la disparition de sa fille Fiona, Cécile Bourgeon comparaît depuis lundi 9  octobre devant la Cour d’assises de Haute-Loire pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. A ses côtés dans le box des accusés : Berkane Makhlouf, 36 ans, son ex-compagnon, qui avait, quant à lui, écopé de 20 ans de réclusion criminelle.
Pendant 5 jours, se sont succédés à la barre témoins et experts. Les accusés, assistés de leurs avocats, ont tenté de convaincre les jurés de leur innocence.


Lundi. La mère et son ex-compagnon clament leur innocence




Au Puy-en-Velay, face aux jurés de la cour d'assises de Haute-Loire, Cécile Bourgeon avait déclaré dès le premier jour du procès en appel : "Pour moi, j'ai pris perpète. Ma fille ne reviendra pas et je devrai vivre avec ».  Qui a tué Fiona ? Où est-elle enterrée ? Des questions restées sans réponse. « Je n'ai pas tué Fiona » répéteront les deux accusés. Comme on pouvait s'y attendre, chacun clamera son innocence. Selon les rapports des experts, des actes de violence, coups directs et jets contre un mur auraient causé la mort de la fillette.



Mardi. C.Bourgeon et B. Makhlouf  décrits comme des «  personnes manipulatrices »



La Cour d'assises s'est interessée aux personnalités des deux accusés. Des témoins décrivent Berkane Makhlouf comme un homme « jaloux », « violent » et « paranoïaque ». Appelée à la barre, une ancienne compagne de Berkane Makhlouf chargera l’accusé. Selon Marie-Laure : « C'est une personnalité manipulatrice, extrêmement toxique. Il pratique très bien tout ce qui est persuasion, mensonge. Il aime s'en amuser, comme avec une marionnette. Ma courte relation avec lui m'a dévastée psychologiquement ».

Camélia est une amie d’enfance de Cécile Bourgeon qu’elle décrit comme une personne « manipulatrice ».  « Elle a un caractère fort Cécile, elle n'est pas faible. Je l'ai déjà vu mettre des droites en boîte de nuit. Elle est tout à fait capable de se défendre". 
Point commun entre les deux accusés : l’omniprésence de la drogue dans leur quotidien.  A l’âge de 17 ans, Berkane Makhlouf consomme déjà de la cocaïne, de l’héroïne et du LSD, ce qui fera dire, plus tard, au président : « La drogue est en quelque sorte devenue la ligne directrice de votre vie ».



Mercredi. Cécile Bourgeon : « C'était un accident ».



Devant la Cour d'Assises, deux surveillantes de prison ont révélé les confidences de Cécile Bourgeon lorsqu'elle était sous les verrous. L'accusée aurait avoué qu'elle avait porté « des coups de pieds sur les fesses » de Fiona, et que "ce qui s'était passé était un accident". Elle aurait détaillé la matinée de la mort de la fillette à la surveillante. 
L’avocat général demande alors à Cécile Bourgeon de s’expliquer sur sa confession et notamment sur une phrase : « C’était un accident. Je l’ai mise dans un sac sur les sièges arrière dans la voiture ». Réponse de Cécile Bourgeon : « C’est que c’était un accident, que la mort n’avait pas été voulue ».


Jeudi. Cécile Bourgeon à Berkane Makhlouf : « Tu veux jouer ? On va jouer ! ».




Poussés par un témoin dans leurs derniers retranchements , les accusés ont été particulièrement déstabilisés au point de s'invectiver.
Berkane Makhlouf : « Moi j'en veux à Cécile de m'accabler comme ça ». Cécile Bourgeon : « Tu dis ça? C'est toi qui m'a accablée en premier! (...) Tu veux jouer? On va jouer! ». B. Makhlouf : «Comment ? ». Cécile Bourgeon : « Est-ce que tu peux te regarder dans une glace, après ce que t'as fait? Moi je peux me regarder dans une glace ! ». Berkane Makhlouf : « Moi aussi ! ».
Un peu plus tôt, le témoin avait lancé à C. Bourgeon : «Je vais être très méchante hein... Mais pour moi, Cécile, si elle aimait sa fille, elle dirait où elle l'a enterrée. Elle ne l'aime pas. Elle n'est pas une vraie mère ». Et s'adressant à B. Makhlouf : « Mais si t'as dit la vérité, si t'as plus rien à te reprocher, parle, parle ! Dis où elle est enterrée Fiona ! »


Vendredi. Les avocats de la défense claquent la porte des Assises



Coup de théâtre peu avant la suspension de midi. L'avocate d'une association de protection de l'enfance laisse entendre que Maître Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf,  aurait pu se rendre coupable de subornation de témoin. En l'occurence : un témoin appelé à la barre dont il a eu à défendre les intérêts par le passé. En d'autres termes, celui qui n'était pas encore le défenseur de Berkane Makhlouf aurait pu préalablement glisser des réponses à ce témoin en vue du procès.

Me Renaud Portejoie et Mohamed Khanifar, respectivement avocats de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, ont senti leur probité remise en cause par l'avocate des parties civiles. Ils ont alors quitté le prétoire. L'audience a été suspendue après que Me Portejoie et Me Khanifar ont été commis d'office pour la suite du procès en appel, lundi 16 octobre à 9H00.

 



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