Le procès en appel de l'affaire Fiona, qui se tient au Puy-en-Velay (Haute-Loire) depuis le 9 octobre, a été interrompu : les avocats des accusés, Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon, refusent de se représenter au tribunal. En voici les raisons.
Ce jeudi 13 octobre, peu avant la suspension du midi, Me Grimaud, avocate d'une association de protection de l'enfance qui s'est portée partie civile, a reproché au défenseur de Berkane Makhloufe Me Khanifar d'avoir assisté Amar - le témoin entendu ce matin - lors de sa garde à vue dans cette même affaire, peu de temps après la disparition de Fiona. Les enquêteurs avait alors réalisé un vaste coup de filet dans le milieu toxicomane de Clermont-Ferrand pour retrouver la fillette, et Amar se trouvait parmi les personnes entendues.
Me Grimaud a laissé entendre que Me Khanifar, avocat de longue date d'Amar, a pu se rendre coupable de subornation de témoin : en d'autres termes, celui qui n'était pas encore le défenseur de Berkane Makhlouf aurait pu préalablement glisser des réponses à ce témoin en vue du procès.
Un pacte de non agression dénoncé par les parties civiles
L'avocate des parties civiles a aussi cru bon de rappeler à la cour que Me Portejoie a été le défenseur de Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon lorsque ceux-ci s'étaient portés parties civiles, alors que Fiona était supposée disparue. Selon elle, ce fait serait à l'origine du "pacte de non agression" qu'elle dénonce entre les deux avocats de la défense.
Me Me Renaud Portejoie et Mohamed Khanifar, respectivement avocats de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, ont senti leur probité remise en cause par l'avocate des parties civiles. Ils ont alors quitté le prétoir.
Joint par téléphone, Me Portejoie père, lui aussi défenseur de Cécile Bourgeon mais absent ce matin du 13 octobre, refuse de revenir tant que Me Grimaud ne se retire pas du procès. Le procès est donc suspendu jusqu'au lundi 16 octobre.