Elections départementales en Haute-Loire : ce qu’il faut retenir du débat diffusé sur France 3 Auvergne

Un débat entre 4 candidats aux élections départementales de Haute-Loire était organisé lundi 7 juin sur le plateau de France 3 Auvergne. Etaient invités : Marie-Agnès Petit (UD), Nicole Chassin (UG), Michel Chapuis (centre droite) et Guy Chapelle (UG). Voici ce qu’il faut retenir de ce débat.

A l’approche des élections départementales, un débat entre 4 candidats issus de divers cantons de Haute-Loire était organisé lundi 7 juin sur le plateau de France 3 Auvergne en collaboration avec le journal l’Eveil et France Bleu pays d'Auvergne. Etaient invités à débattre :

  • Marie-Agnès Petit, candidate étiquetée union de la droite dans le canton du Plateau du Haut-Velay Granitique avec Bernard Brignon.
  • Nicole Chassin, candidate pour l’union de la gauche, dans le canton de Sainte-Florine avec Pascal Gibelin, où sont également candidats Marion Faure et Xavier Meynard.
  • Michel Chapuis, candidat de l’union de la droite et du centre, dans le canton du Puy-en-Velay 1 avec Christiane Mosnier, où sont aussi candidats Saloua El Aazouzi et Fabien Surrel.
  • Guy Chapelle, soutenu par l’union de la gauche et les écologistes, dans le canton du Puy-en-Velay 3 avec Laure Villard, où sont aussi candidats Gilles Delabre et Blandine Deleau Ferret.

Cette année, plusieurs figures emblématiques du Conseil Départemental de la Haute-Loire et notamment le président Jean-Pierre Marcon (conseiller départemental depuis 1979) ont fait le choix de ne pas briguer un nouveau mandat, cette élection marque donc un tournant dans l’histoire politique du département.

Retrouvez ici le débat dans son intégralité. 

Le département, acteur clef de l’action sociale

L’action sociale et médico-sociale représente 52% du budget du département en 2020, soit 158 millions d’euros et ce budget pourrait encore être augmenté en raison de l’augmentation du nombre de demandeurs du RSA induit par la crise sanitaire. La question qui se pose est de savoir comment faire pour faire face à l’explosion du nombre de demandeurs du RSA. Pour Marie-Agnès Petit (UD) : « Je crois que dans cette crise sanitaire que nous venons de traverser, nous avons bien vu que le Conseil Départemental a su être réactif et innovant en venant accompagner, soutenir les personnels et les structures le plus dans le besoin. Nous avons d’ailleurs voté, en juin 2020, 5 millions d’euros pour être aux côtés de nos acteurs économiques. Nous avons aussi été aux côtés de nos maisons de retraite et de l’ensemble de la population avec la distribution des masques. C’est un budget de près de 10 millions d’euros qui vient s’ajouter à ce budget important du social […] Il n’empêche qu’il va falloir être attentif à cette sortie de crise pour écouter, tant au niveau des jeunes que des personnes âgées, comment le département peut encore plus accompagner. Nous avons bien vu que le chiffre des demandeurs d’emploi va en augmentation. Nous étions à 2 800 en 2019, nous sommes aujourd’hui à 3 200. Il faudra donc que nous puissions être encore plus réactifs pour accompagner ces personnes. Plus nous agissons vite, plus vite nous permettons à ces personnes de retrouver un emploi. Je préfère voir un jeune en apprentissage ou une personne en difficulté dans une entreprise plutôt qu’au RSA ».

Nicole Chassin (UG) acquiesce : « La solidarité départementale a bien fonctionné suite à la crise. C’est vrai qu’on voit le nombre de demandeurs d’emplois augmenter. Il faudra qu’on trouve des solutions. Peut-être qu’au niveau budget, ce sera difficile parce que le budget est bloqué par l’Etat. Il faudra qu’on soit un peu plus inventifs. » Quant aux mesures mises en place, pour Nicole Chassin : « Ce n’est jamais suffisant, mais je reconnais qu’elles sont très importantes et très utiles pour toute la population du département. Toutes les couches de population ont été aidées dans la mesure de leurs besoins et c’est très bien. »

Guy Chapelle (UG) est ensuite interpellé pour donner son sentiment sur les aides dans son canton et introduit un désaccord dans les chiffres des bénéficiaires du RSA : « La crise que nous venons de vivre a démontré que notre système de sécurité sociale est très important et qu’il faut le sauvegarder. Chacun cotise selon ses moyens et utilise selon ses besoins. Il faudra certainement, comme le dit Madame Chassin, trouver d’autres recettes. Concernant le nombre de ressortissants du RAS, on en a 3 850 sur le département. Je pense qu’il faudra l’étendre aux 18-25 ans car les étudiants subissent une inégalité dans l’accès à la formation, au loyer… Dans le département de la Haute-Loire nous avons quelques formations en études supérieures mais nos étudiants vont souvent vers Clermont-Ferrand, Saint-Etienne ou Lyon. »

Pour Michel Chapuis (centre-droite) concernant cette dépense du département et une éventuelle reprise en charge par l’Etat : « D’un côté, on a le nombre de bénéficiaires qui est en augmentation et d’un autre côté les budgets ne sont pas extensibles. L’Etat n’a pas compensé, à euro équivalent, la prise en charge du RSA. Dans les départements très peuplés, il y a une demande très claire des élus de transférer cette compétence à l’Etat. C’est un sujet compliqué car si on retransfère la compétence au montant actuel, on continuera à payer ce montant réel, il ne faut pas rêver. On va transférer le sujet mais aussi les fonds, le département continuera de payer. » Interrogé sur l’accession des 18-25 ans au RSA, il répond : « C’est un point de divergence qu’on a avec Monsieur Chapelle. Déjà, il existe, avec des conditions d’accès un peu particulières mais surtout, pour moi, un euro dépensé dans le cadre de la formation professionnelle me parait un euro bien mieux investi que dans l’assistance au niveau des jeunes. Je pense qu’un jeune qui commence, il vaut mieux qu’on l’aide dans le soutien à l’apprentissage. »

La question de la RN88

La problématique du contournement de la RN 88 fait débat en Haute-Loire. un sujet qui divise. Pour Marie-Agnès Petit (UD) : « Ce que nous pouvons constater tous ensemble, c’est que la Haute-Loire est un département rural enclavé et que la route reste indispensable pour le développement de l’économie, pour la sécurité des usagers, pour la sécurité des riverains des villages traversés et pour l’attractivité des territoires ». Nicole Chassin (UG) se dit également favorable à la mise en 2x2 voies : « Ca permettra aussi une communication entre la Loire et la Lozère qui n’est pas négligeable pour nous. Un certain nombre d’habitants à l’est du Puy-en-Velay se sont installés en prévision de cette 2x2 voies et ils l’attendent avec impatience. La 102, c’est la même chose. La portion en 4 voies entre Lempdes-sur-Alagnon et Brioude est attendue depuis très longtemps et elle a bénéficié de co-financements, bien que ce soit une route nationale, du département ».

Guy Chapelle (UG) donne ensuite son sentiment sur le contournement de la RN88 : « Ce sont des projets qui ont été entérinés politiquement. Maintenant, s’il faut faire des aménagements, je pense qu’il faut écouter les populations et que la Région contacte les collectivités traversées par cette route, pour prendre la température, prendre l’avis des maires. Ces maires verront avec leurs citoyens pour prendre une position. En ce qui me concerne, au niveau des projets routiers du département, je pense qu’il faut continuer à travailler sur la mobilité douce en même temps que nous travaillons l’investissement pour refaire nos réseaux routiers. C’est notamment pour faciliter les transports domicile-travail, après on peut aussi penser aux transports en commun. Il faut continuer à adapter ce réseau de transports en commun dans les milieux urbains et périurbains pour que ce soit plus facile de prendre le bus que la voiture pour aller à son travail. »

Michel Chapuis (centre-droite), maire du Puy-en-Velay, réaffirme l’importance de relier l’est et l’ouest du département et soutient le projet de contournement : « Il n’y a pas tant d’opposants que ça. Ils sont une infime minorité. Sur la consultation publique à laquelle vous faîtes allusion, Monsieur Chapelle, désolé de vous le dire mais elle a été faite et largement faite. Certains ont essayé de contester et ont perdu au tribunal administratif. Les maires auxquels vous faites référence, celui de Saint-Austien et celui du Pertuis, ont obtenu l’accord de leur conseil municipal à l’unanimité donc le débat démocratique, de mon point de vue, n’est plus à faire. Il faut simplement se féliciter que la Région se soit saisie de ce dossier. C’est absolument incroyable, c’est une première en France. C’est un élément fondamental de développement que ce soit économique, touristique, numérique et tout ce que vous voulez. C’est indispensable et c’est une vraie chance. »

La Haute-Loire à l’ère du numérique

Le département investira cette année un million et demi pour le très haut débit, c’est en tout cas ce que propose Guy Chapelle (UG) dans son programme : « L’entreprise qui met en place la fibre optique dans notre département n’en met pas assez. En tant que maire, je subis aujourd’hui la critique de mes concitoyens parce que la fibre optique est déployée, de mon point de vue, sans bon sens. Il y a des rues entières qui sont oubliées, il y a des malfaçons. Aujourd’hui quand on interroge Orange, on nous dit « Fin 2022 » mais on n’a pas plus de clarté sur les délais en tant que maire. » Pour Nicole Chassin (UG), ce déploiement ne va pas assez vite : « Il y a une partie du haut du canton de Sainte-Florine qui est restée 3 semaines sans téléphone, ce qui engage la sécurité des gens puisqu’ils n’avaient aucun moyen de joindre le 18 ou le 17. D’autre part, les téléalarmes dont sont équipées les personnes qui restent chez elles ne fonctionnaient pas non plus. La sécurité est en jeu. On a beaucoup de petits villages où il n’y a pas la téléphonie mobile, il n’y a pas internet. Comment on va attirer de nouvelles populations ? Ca s’est bien démontré pendant les confinements, les gens s’installent à condition qu’il y ait la fibre et autres ».

La Haute-Loire compte 53% de son territoire couvert par la fibre, ce qui le classe 56ème département français en termes de couverture. « Il faut savoir d’où on part », rappelle Marie-Agnès Petit (UD). « Les opérateurs comme Orange ont souhaité investir davantage dans les zones peuplées, notamment sur l’ex agglomération. A ce moment-là, les élus des 4 départements et le président de la région Auvergne ont souhaité qu’il n’y ait pas cette fracture territoriale numérique. Ils ont mis en place le plan du très haut débit de quelque 1,2 milliard d’euros. Le très haut débit ce n’est pas que la fibre, c’est aussi la 4G, c’est aussi la montée en ADSL. Le département de la Haute-Loire a déjà investi quelque 76 millions d’euros sur ce déploiement. On a encore un peu de chemin à faire et ce sera un objet de discussion avec les 4 départements auvergnats pour savoir s’il ne faut pas une phase 4, du 100% fibre. Un certain nombres de pylones sont également prévus », ajoute-t-elle.

« Le département de la Haute-Loire a fait un effort considérable en termes de couverture », acquiesce Michel Chapuis. « Certes », reconnait-il, « il reste encore beaucoup à faire et c’est tout l’enjeu du prochain mandat, mais le département a eu un développement considérable. Il y a à peu près 142 000 logements en Haute-Loire, et on a le chiffre de l’ordre de 108 000 logements qui peuvent être raccordés. Certains qui peuvent l’avoir n’ont pas pris la fibre, seuls 19 420 logements sont raccordés. C’est plus facile et plus rentable de desservir tous les logements d’un immeuble que d’aller desservir à Sainte-Florine. » Selon lui, un projet de raccordement satellite est en place avec la région.

Le 1er tour des élections départementales aura lieu le dimanche 20 juin.

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