Quatre hommes ont été condamnés lundi 9 mars à des peines de six mois à trois ans de prison ferme pour l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay en 2018 en marge d'une manifestation de "gilets jaunes".

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Le procès de quatre hommes soupçonnés d'être impliqués dans l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay 2018, au plus fort du mouvement des "gilets jaunes", s'est ouvert lundi 9 mars devant le tribunal correctionnel de la ville. Ils ont été condamnés à de la prison ferme.

"Je ne sais pas", "Je ne me souviens pas", "J'ai pas réfléchi", "Je suis passé par hasard": les prévenus âgés de 21 à 37 ans ont peiné tout au long de l'audience à expliquer les raisons de leur implication dans cet incendie qui avait marqué les esprits au plus fort du mouvement des "gilets jaunes". Dix-huit gendarmes et policiers avaient été blessés.
Jusqu'à plusieurs dizaines de "gilets jaunes" se sont relayés toute la journée de lundi devant le tribunal correctionnel en signe de soutien aux prévenus, déployant une banderole sur laquelle était écrit "l'incendie on l'a tous.tes allumé".
Pourtant, sur les quatre prévenus, un seul a clairement revendiqué son soutien au mouvement.
Gabin Joubert, le plus jeune et "le mieux inséré socialement", selon le procureur Nicolas Rigot-Muller, a expliqué sans conviction qu'il avait manifesté "au début contre la hausse des carburants" et "contre le (passage aux) 80 km/h".

Barbe et cheveux noirs coupés courts, le jeune homme a reconnu avoir été présent devant la préfecture le 1er décembre, et avoir lancé ce qu'il croyait être une bouteille d'eau par une fenêtre du bâtiment. Il s'agissait en fait un projectile de type cocktail Molotov.
"Que vous dîtes-vous ?" l'interpelle le président Nizar Samlal. "Je sais pas vraiment", "Je me souviens pas", tente-t-il, avant d'admettre avoir voulu "apporter (sa) pierre à l'édifice, pour salir, pas pour détruire".
"M. Joubert, il est jeune, il a vingt ans, il participe à cette manifestation, il s'oublie un peu, mais les actes qu'il a commis ne sont pas non plus gravissimes", a plaidé son avocate Cécile Linossier. Son client sera condamné à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis.
 

 "Passé par hasard"



Christophe Frémont, 31 ans, a lui assuré à la barre être passé "par hasard" ce jour-là et ne pas appartenir aux "gilets jaunes". Il a écopé de deux ans de prison assortis de 14 mois de sursis.
Deux ans de prison, dont 12 mois avec sursis, ont été prononcés à l'encontre de François Rodriguez, 37 ans, qui a dit être venu sur les lieux en soutien à "des amis gilets jaunes".
Le quatrième prévenu, Dylan Bouzarti, 22 ans, incarcéré pour d'autres faits, a refusé d'être extrait de sa cellule. Interrogé par visioconférence, il n'a pas souhaité répondre.
Ce prévenu sous curatelle était également poursuivi pour "violences avec usage ou menace d'une arme" pour avoir jeté une bouteille d'acide sur des policiers. Il a été condamné à trois ans de prison, une peine inférieure à celle de six ans réclamée par le procureur.

"C'était le chaos, pas juste des échauffourées"


Le 1er décembre 2018, au Puy-en-Velay, ville "calme et paisible","C'était le chaos, pas juste des échauffourées", avait auparavant noté M. Rigot-Muller dans son réquisitoire, évoquant une "atteinte majeure au contrat social".
Il avait notamment rappelé qu'une trentaine de personnes étaient à l'intérieur du bâtiment lorsqu'il a pris feu.
Il ne s'agit pas de "faire le procès de la manifestation des gilets jaunes" mais de "répondre à (ceux qui) osent dire que ce déchaînement de violence est légitime car fondé sur la colère des plus démunis", a déclaré pour sa part l'avocate des parties civiles Emmanuelle Bonnet, représentant l'État et trois policiers.
Evoquant un "symbole de l'Etat et de la démocratie", elle a précisé que les dégâts de la préfecture avaient été estimés à 250.000 euros.
Initialement prévu le 20 janvier, le procès avait été reporté en raison du mouvement de grève des avocats contre la réforme des retraites.
Cet incendie avait provoqué une vive émotion et le président Emmanuel Macron s'était rendu sur place trois jours plus tard, le 4 décembre 2018, pour apporter son soutien au personnel. Il était sorti sous les huées de plusieurs militants locaux.
 
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