En Haute-Loire, l'institut de formation professionnelle de Bains (IFP43) a proposé un partenariat inédit auprès d'un EHPAD du Puy-en-Velay : ses étudiantes en esthétique proposent des manucures, des massages du visage pour les résidents, un public un peu oublié, un peu isolé.
Un massage des mains juste pour le plaisir, un échange en privé entre Suzanne, 86 ans et Méryse, à peine 20 ans : c’est une formule bien-être proposée par l’IFP 43 aux résidents d’un EHPAD du Puy-en-Velay. « C'est bien de prendre soin de nos ainés et aussi de leur apporter de la relaxation, de la détente… c'est ça ? » lance Méryse à Suzanne. Cette ancienne enseignante est ravie : « Quand on a enseigné toute sa vie, les jeunes vous manquent d'abord, puis ça permet aussi quand même de voir quelqu’un de différent de la maison, parce qu’on tourne toujours autour du pot ! »
Une "autre façon" de faire des soins
Pendant que les soignants s’occupent du quotidien, les quatre étudiantes en brevet professionnel esthétique découvrent un public différent. Lucie, étudiante, raconte : « Il faut forcément s'adapter parce qu’elles sont dans des positions moins simples qu’en institut, mais on arrive toujours à avoir un bon contact avec elles ! »
Claire Suc, professeure d'esthétique à l'IFP43 se félicite : « Quand on s’adresse à un public vieillissant ou à un public qui présente des pathologies, on doit passer un diplôme supplémentaire de socio-esthéticienne qui peut se faire après un diplôme d’esthétique classique et 3 ans d’expérience professionnelle. Ça peut permettre à nos élèves de découvrir une autre façon de faire des soins. »
Un public peu habitué
« Vous allez avoir les mains toutes douces ! » lance Lucie à la résidente dont elle s’occupe. Pas facile en EHPAD de mettre en place ce type de prestation. Les résidents sont peu habitués à cette tendance du soin esthétique et les jeunes professionnels démarchent peu les maisons de retraite. Ici pourtant, tous les moments venus de l'extérieur sont bons à prendre. Cet après-midi en EHPAD, entre seniors et juniors, c'était une parenthèse, comme pour sortir de l'oubli les personnes âgées par un effleurement de mains, une touche de couleur.