8 mai 1945 : capitulation allemande, fin de la Seconde guerre mondiale. Une période dont se souviennent tous les survivants d'aujourd'hui, ceux qui peuvent encore témoigner, comme Mélanie Volle. Elle lutte depuis son adolescence contre toute forme de dictature et pour la liberté. D'abord dans son pays, l'Autriche puis en France où elle continue de témoigner pour que le fascisme ne revienne pas au pouvoir.
Mélanie Volle est libre et debout, entourée de ses proches, portée par leur amour. Sa vie de résistante a commencé en 1934, dans une Autriche en guerre civile, plongée dans la misère. "On luttait contre le nazisme. On ne comprenait pas pourquoi un peuple était supérieur aux autres. On défendait la liberté et la démocratie mais ce que l'on voyait de l'Allemagne ne ressemblait pas à ça", se remémore cette femme âgée de 102 ans aujourd'hui.
Sauvée d'un convoi de déportation
À 16 ans, Mélanie Volle s'échappe d'un convoi de déportation. Réfugiée en France, l'adolescente poursuit sa résistance avant d'être emprisonnée à Marseille. "On collait des petites affiches sur le fascisme, sur Hitler... S'il y avait un contrôle, on faisait semblant de nous embrasser. C'est pour ça qu'on partait toujours garçon et fille ensemble", continue-t-elle, depuis son appartement à Saint-Étienne.
Passeuse de mémoire auprès des jeunes
Après guerre, c'est avec Lucien Volle, résistant combattant du Groupe Lafayette en Haute-Loire, l'amour de sa vie, qu'elle continue la lutte auprès des jeunes. Le couple parcourt inlassablement les établissements scolaires pour transmettre son témoignage.
Pour moi, il est nécessaire d'expliquer, tant que je peux le faire, qu'Hitler est arrivé légalement au pouvoir et qu'à partir du moment où il a été là, cela a été une dictature. Alors, je dis "Faites attention à ça".
Mélanie VolleRésistante de 102 ans
Mélanie Volle a reçu depuis de nombreuses décorations, dont la Légion d'honneur en 2013. Elle a aussi été choisie par le département de la Loire et la mairie de Saint-Étienne pour porter la flamme, le 22 juin, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Symbole de son courage et de son dévouement tout au long de sa vie pour l'amitié, la paix et la liberté.
Mais dans un contexte de montée des extrêmes en Europe, rien n'est acquis selon elle. "Je ressens actuellement la même chose que j'ai sentie lorsque j'avais quinze ans. Est-ce que l'on aura la guerre ou non ? Maintenant, on n’est pas loin de la troisième guerre mondiale." Mélanie Volle croit toujours en l'amour, cette arme indispensable face au fascisme. "Il faut que les jeunes puissent trouver l'amour. Pas la haine."