Mélanie a 102 ans. Elle a été choisie pour porter la flamme olympique. Une continuité pour cette résistante de la première heure qui a toujours agi selon ses convictions humanistes et pleines de générosité.
À 80 ans, elle sautait encore à la corde. Vingt-deux ans plus tard, avec une facilité déconcertante, Mélanie Volle réussit squats, exercices d'équilibre ou parcours d'obstacles. Une forme quasi olympique, et ça tombe bien, la pétillante centenaire fait partie des porteurs de la flamme.
"C'est incroyable, je vais porter la flamme olympique"
Mélanie Volle,102 ans
Une résistante de la première heure
Mélanie est une vieille dame très vive malgré ses 102 ans. Bien coiffée, bien apprêtée, elle suit son cours de sport habituel avec encore plus de motivation. Elle se prépare pour un moment unique : porter la flamme olympique. Sa professeure d'activité physique adaptée y voit une évidence. "Aucun problème pour aller la voir et l'encourager. Porter cette flamme, c'est mérité pour elle" valide Sandrine Passerini. "Elle est impressionnante, avec une force de caractère qui l'aide à être comme elle est aujourd'hui. C'est une battante", conclut-elle.
Sur cent porteurs de flammes dans la Loire, le Conseil départemental avait la possibilité d'en choisir six. Tout autant que son énergie et sa forme physique, c'est le passé de résistante de Mélanie et son travail de mémoire qui ont compté.
La militante antinazie et antifasciste a quitté son Autriche natale après son annexion par l'Allemagne nazie ne pas devenir allemande sous Hitler. "Dès le commencement, je ne supportais pas qu'un peuple peut être supérieur à un autre peuple, qu'on puisse tuer des gens parce qu'ils avaient une autre religion ou une autre couleur de peau" dit-elle la voix qui ne tremble plus, le regard déterminé.
Je savais que je ne devais pas toujours regarder mon nombril. Il fallait aider les autres. Seule, on ne peut rien faire.
Mélanie Volleporteur de la flamme oympique
Mélanie a toujours autant d'humanité aujourd'hui. J'étais une militante, je le suis toujours. Je n'ai pas changé" revendique-t-elle en insistant sur chaque mot. Elle se prépare aujourd'hui à réaliser ce nouveau défi, non sans un brin d'appréhension. "Marcher, ça va, mais la flamme pèse quand même un 1.5 kilo" fait-elle remarquer. Le souvenir de son époux, lui aussi résistant et grand sportif, lui donnera sûrement la force nécessaire et Mélanie pourra compter aussi sur le soutien des nombreux spectateurs sur le parcours, le 22 juin prochain.
