Le maire d'Yssingeaux, en Haute-Loire, Pierre Liogier, a pris un arrêté vendredi 30 octobre pour autoriser l'ouverture des commerces non-alimentaires. L'objectif est de défendre le commerce du centre-ville mis à mal par ce nouveau confinement.
Samedi 31 octobre, la ville d'Yssingeaux, en Haute-Loire, ressemble à une journée comme les autres, sans confinement. Magasins de chaussures, de sacs, de vêtements, de beauté, bijoutiers, et autres, ont pu ouvrir leurs portes malgré le confinement décrété par le gouvernement à partir du vendredi 30 octobre.
Uun appel au secours
C'est le maire d'Yssingeaux, Pierre Liogier, qui a décidé de prendre un arrêté pour défendre le commerce du centre-ville. "Ce n'est pas un acte de dissidence, c'est un appel au secours en direction du gouvernement. Il faut bouger les lignes. Il faut une cohérence des mesures", explique Pierre Liogier. Une fronde qui ne fait pas figure d'exception et qui monte parmi les élus des petites et moyennes villes en France. Plusieurs élus et associations d'élus comme l'Association des maires de France (AMF) ont réclamé, vendredi 30 octobre, l'ouverture lors du confinement de davantage de commerces de proximité. L'AMF demande notamment, le réexamen de la notion des commerces de première nécessité.L’AMF demande le réexamen de la notion de commerces de première nécessité #Collterr https://t.co/dciv0Kl9lA pic.twitter.com/baYTRcBmSx
— AMF | maires de France (@l_amf) October 30, 2020
Le maire s'est basé sur le principe d'une égalité de traitement comme l'explique Sylvie Gougaud, bijoutière. "On veut une équité. À partir du moment où tout ce qui est non essentiel, non alimentaire est ouvert dans des structures plus importantes que les nôtres, ça paraît normal que nous aussi on puisse travailler. On a aussi besoin de la grande distribution, mais il faut que ce soit équitable pour tout le monde".
De l'équité entre les commerces de centre-ville et les grandes surfaces
Côté client, les avis sont partagés. "Si tout le monde ouvre, on risque d'être confinés plus longtemps", évoque l'un. "Je pense que c'est très bien pour les commerçants pour qui c'est difficile. On prend autant de risque qu'en allant en grande surface", insiste une autre.En 10 ans, 50% des commerces de centre ville ont disparu à Yssingeaux. Il en reste environ 70 aujourd’hui dont une vingtaine qui sont concernés par l’arrêté du maire (qui peuvent donc rester ouverts).
À deux mois des fêtes de Noël, les commerçants s'inquiètent. "Le premier confinement a été difficile, ce deuxième serait fatal pour certains", ajoute Sylvie Gourgaud. La sous-préfecture d'Yssingeaux aurait demandé au maire de retirer son arrêté. Au vu de son refus, la préfecture pourrait faire un recours auprès du tribunal administratif, selon le maire Pierre Liogier.
La préfecture rappelle les règles dans un communiqué
Dans un communiqué, la préfecture de Haute-Loire rappelle les règles dans le cadre du confinement."La préfecture de Haute-Loire demande aux maires qui ont pris des arrêtés municipaux d’ouverture des commerces en contradiction avec les dispositions du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, de les retirer sans délai.
Au vu de la situation sanitaire qui a motivé la fermeture de ces commerces et de la nécessité impérieuse de protéger les populations, le préfet engagera des référés tendant à demander au juge la suspension de ces mesures, en cas d'inaction de ces maires. Dans les communes concernées du département de la Haute-Loire, les commerçants sont appelés à la responsabilité et au respect dû à la loi, en n’ouvrant pas les établissements que le décret du 29 octobre 2020 précité a prescrit de fermer.
Dès ce jour, les forces de l'ordre rappelleront l'interdiction d'ouverture des commerces non autorisés et procéderont, le cas échéant, à des verbalisations".