3 alpinistes morts dans le Mont-Blanc : le président de la compagnie des guides de la Vanoise fait partie des victimes

Les victimes sont le président de la compagnie des guides de la Vanoise, âgé d'une cinquantaine d'années, et ses deux clients de la région parisienne. Les trois alpinistes projetaient d'effectuer la traversée de la Vallée Blanche.

L'accident remonterait au vendredi 15 août en fin d'après-midi, mais les corps n'ont été retrouvés que dimanche, après plusieurs reconnaissances par hélicoptère.

Les victimes sont le président de la compagnie des guides de la Vanoise, âgé d'une cinquantaine d'années, et ses deux clients parisiens, un homme de 43 ans et une femme de 46 ans.

Les trois alpinistes projetaient d'effectuer la traversée de la Vallée Blanche après une nuit au refuge des Cosmiques (3.613 mètres), un "parcours d'alpinisme
glaciaire magnifique et tout à fait accessible", selon Denis Crabières, président du Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM).

Mais les compagnons de cordée ont été emportés avant même d'entamer leur course d'alpinisme. Ils "ont vraisemblablement dévissé depuis l'arête" de l'Aiguille du
Midi (3.842 mètres), avant même d'avoir rejoint le refuge, selon le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix.

"La chute de plus de 800 mètres ne leur a laissé aucune chance", a-t-il dit.

Intervenants: Nicolas Lochu, vice-président syndicat national des guides de montagne; Eric Fournier, maire de Chamonix

Un itinéraire connu et emprunté par des milliers d'alpinistes.

Les causes exactes de leur chute n'étaient pas connues lundi matin. "Des investigations sont encore en cours (...) Il est possible qu'une corniche de neige ait cédé sous
les pas de la cordée empêchant le guide de retenir ses clients", a indiqué le PGHM. 

Cet itinéraire est emprunté chaque année par des milliers d'alpinistes effectuant des courses en montagne depuis le téléphérique de l'Aiguille du Midi.

Les skieurs souhaitant descendre la Vallée Blanche doivent aussi passer par cette arête vertigineuse.

Facile techniquement, cet itinéraire "peut se révéler dangereux dans certaines circonstances", selon Denis Crabières. "La trace peut disparaître en fonction des conditions météo", souligne-t-il.

Série noire

Les deux alpinistes étaient encadrés par "un guide expérimenté" qui avait "25 années d'expérience", a indiqué M. Crabières selon lequel "il était difficile de
faire meilleur connaisseur du milieu".

Ce nouveau drame de la montagne porte à 20 le nombre des morts ou disparus depuis le début de la saison estivale dans le massif du Mont-Blanc, après l'accident qui
a coûté la vie à cinq stagiaires de l'UCPA
et leur guide, mardi dernier.

L'année 2014 pourrait ainsi se révéler être une des plus meurtrières depuis dix ans en Haute-Savoie. Sur tous les massifs du département, il n'y a qu'en 2012 (20
morts et un disparu) et en 2008 (16 morts et 8 disparus) qu'on avait dénombré autant de victimes en alpinisme, deux années marquées par des avalanches meurtrières sur
le Mont-Blanc du Tacul et le Mont Maudit.

Lors d'une année ordinaire, on dénombre de dix à quinze alpinistes morts ou disparus en Haute-Savoie.

Les conditions d'enneigement et la météo ne sont pas particulièrement difficiles cet été, selon les professionnels de la montagne, qui imputent cette "série noire" aux risques inhérents à la montagne.

"La montagne comporte toujours des aléas très forts", souligne Eric Fournier, maire de Chamonix, qui remarque que les deux derniers accidents ont eu lieu sur "des terrains faciles avec des gens expérimentés".

"Ce sont deux coups de pas de chance, deux accidents qui nous assomment. C'est terrible", a-t-il ajouté.

L'élu appelle toutefois à ne pas stigmatiser la pratique de l'alpinisme. Et de souligner que "d'autres sports et loisirs ont des bilans autrement plus terribles".

Lors de l'été 2012, 497 morts accidentelles par noyade avaient ainsi été répertoriées par l'Institut national de veille sanitaire (INVS).

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