Dans un tweet, le député La République en Marche de l'Aude Alain Perea a réagi aux propositions faites par certaines associations d'interdire la chasse le dimanche, suite à l'accident qui a coûté la vie à un cycliste en Haute-Savoie samedi. La question a choqué, mais l'élu maintient ses propos.
"Il s'agit d'une erreur de communication, se défend le député. Je ne souhaitais absolument pas faire le buzz, mais ma question mérite d'être posée." Interrogé par la rédaction, Alain Perea, député LREM de l'Aude et coprésident du groupe d’étude Chasse à l’Assemblée nationale, se montre scandalisé, à la fois abasourdi et très en colère. Ses propos n'ont pas été pris comme il les entendait. Il faut dire qu'ils touchent à une affaire entourée d'émotion : un accident de chasse survenu à Montriond (Haute-Savoie) ce week-end, une balle perdue qui a coûté la vie à un britannique de 34 ans.
Sa question, entièrement légitime à ses yeux, ferait partie de son devoir de parlementaire. "En tant que législateur, on doit pouvoir se la poser. Est-ce que c'est la solution d'interdire la chasse le dimanche ?", s'indigne l'élu. A l'origine de son tweet, il y a un article publié par nos confrères de RMC-BFMTV, qui relaie le point de vue du Collectif pour un dimanche sans chasse, qui propose l'interdiction de cette activité. Suggestion absurde pour Alain Perea : "Et les autres jours alors ? On ne peut pas segmenter l'espace naturel, entre les promeneurs et les chasseurs, argumente le député. Imaginez que le dimanche soit réservé aux cyclistes et aux randonneurs. Cela signifierait que le samedi serait laissé aux chasseurs ? C'est impensable."
La chasse ne dure que 4 mois par an. Pourquoi ne pas interdire le VTT pendant la Chasse ? #Chasse #RMCLive pic.twitter.com/LBnzyse8GK
— Alain Perea (@PereaAlain) 17 octobre 2018
Le tweet du parlementaire de l'Aude a suscité plus d'un millier de commentaires, à la hauteur de l'émoi qui entoure encore le drame de samedi. Une enquête ouverte pour homicide involontaire aggravé est actuellement menée par la brigade de recherches de Thonon-les-Bains, devra établir les circonstances précises et les responsabilités de chacun.
L'affaire est "extrêmement regrettable" pour l'élu. "Le sujet revient chaque année sur la table. Malheureusement, une grosse dizaine de personnes perdent la vie de la même manière tous les ans, rappelle-t-il. Voilà pourquoi la question des solutions est plus que jamais nécessaire."
Sous le feu des critiques pendant toute la journée, Alain Perea a même reçu des messages de certains députés issus de la majorité LREM, qui lui ont fait part - en privé - de leur incompréhension, indiquant à l'élu qu'ils ne soutenaient en aucun cas sa proposition. Mais il tient à le souligner : il s'agissait d'une simple question, en aucun cas d'une proposition selon lui.
A la place, cet ardent défenseur des chasseurs à l'Assemblée nationale souhaite mettre l'accent sur les outils numériques, afin de mieux informer les randonneurs. "Près de 40% des territoires naturels des communes sont en réserve de chasse, indique Alain Perea. Mais il existe d'autres endroits dans lesquels on peut se promener." Autre proposition : la géolocalisation des chasseurs et des cyclistes. Selon le représentant de l'Aude, chacun pourrait vérifier la position de l'autre avant de s'aventurer en forêt. Comme si la population devait s'adapter aux chasseurs ? "Je crois plutôt qu'il s'agit d'une démarche réciproque. Nous devons apprendre à mieux vivre ensemble", rétorque-t-il.