De nouvelles accusations de harcèlement sexuel pèsent sur Gilles Beyer, celles de la mère d'une ancienne patineuse d'Annecy. L'ex-entraîneur lui aurait envoyé plus de 120 SMS, réclamant notamment des faveurs sexuelles contre des cours gratuits.
Déjà sous le coup d'une enquête suite aux accusations de viol émanant de la patineuse Sarah Abitbol, l'ex-entraîneur Gilles Beyer est une nouvelle fois mis en cause pour harcèlement sexuel et chantage. La mère de l'ancienne championne de France juniors Nadjma Mahamoud, ex-licenciée du club d'Annecy, prend la parole auprès du journal L'Équipe pour dénoncer des faits qui se seraient produits entre 2017 et 2018.
Selon le site du quotidien sportif, tout a commencé quand la jeune patineuse a voulu rejoindre, à l'automne 2017, le club parisien des Français volants où officie alors Beyer. Dès la prise de contact, le dirigeant "a commencé à m'envoyer régulièrement des messages obscènes", raconte la mère de la patineuse. Des faits qui se répétaient "presque tous les jours."
Un premier rendez-vous a lieu deux semaines plus tard en présence également de l'adolescente et d'un autre entraîneur, à l'issue duquel il lui "a touché les fesses", poursuit Sabina Mahamoud. Rapidement, Beyer va jusqu'à lui demander des faveurs sexuelles en échange de cours gratuits. "Tu couches avec moi et tu ne paies rien et je fais monter ta fille à haut niveau...", lui aurait-il proposé. "Il savait que j'avais peu de moyens, il a voulu profiter de la situation. Je me sentais humiliée", s'épanche la mère de famille.
"Il fallait se prostituer pour faire du haut niveau"
Nadjma Mahamoud, aujourd'hui âgée de 20 ans, décidera de quitter le club et de s'éloigner du patinage quelques jours après être tombée sur ces messages, dont certains la visent directement. "Il envoyait des messages à ma mère où il fallait se prostituer pour faire du haut niveau. Alors je suis partie. Je vivais pour le patinage depuis mes 3 ans et demi", confie la jeune femme.
Au total, plus de 120 SMS ont été échangés entre Beyer et Sabina Mahamoud en cinq mois à peine, entre le 27 octobre 2017 et le 24 mars 2018, écrit L'Equipe, qui a pu les consulter. "Le numéro de téléphone correspond au numéro de Gilles Beyer en notre possession. Ces messages corroborent les déclarations de la mère de Nadjma", précise le journal sportif.
Jusqu'à présent, Beyer était mis en accusation par deux patineuses dont Sarah Abitbol pour des faits de viols et d'agressions sexuelles ayant eu lieu entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. L'entraîneur a été démis de ses fonctions puis exclu des Français volants depuis que l'affaire a éclaté il y a une semaine. Le parquet de Paris a annoncé, mardi, l'ouverture d'une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime.